UTMB

Réflexion inspirée d'une page FB intitulée « Resilience Montagne »

Ce dimanche a été le point d'orgue de la folie UTMB à Chamonix.

Comme beaucoup, j'ai bien aimé les trois premiers UTMB qui étaient en harmonie avec la vallée, avec des concurents que nous connaissions.

Oui, je comprends que l'on soit ému par ces coureurs qui donnent le meilleur d'eux mêmes. 

Oui, je peux être touché par ces ambiances amicales et d'échanges qui se manifestent au cours de ces courses.

Oui, je comprends le plaisir de l'effort et le bonheur de le partager.

Oui, Kilian Jornet est engagé, on le sait, puisqu'il s'implique et œuvre via sa donation à la préservation de la montagne.

Oui, Xavier Thénard s'engage aussi ; Il y a peu il communiquait sur le fait de ne plus aller participer sur certaines courses accessibles en avion.

Ces deux champions ont d'ailleurs organisé une fresque du climat avant la course afin de sensibiliser les participants aux problèmes climatiques.

On ne peut que se féliciter du ramassage des ordures après le passage des coureurs. Mais n'est ce pas le minium à faire ?

Oui, pas mal l'idée de faire un écovillage à Vallorcine et même l'idée de rajouter un plus grand nombre de navettes.

On peut dire bravo aux participants défendant une cause humanitaire. Oui, et un grand bravo pour ces sommes offertes aux réfugiés d'Ukraine ou les services sociaux. Certes, c'est un bon point. On a juste le sentiment que l'UTMB se donne bonne conscience mais probablement ai-je tort !

Cependant, ne peut-on pas se poser la question ?

Ce type d'évènement est il encore souhaitable dans cette vallée si fragile?

Au début, il y avait une seule course, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, puis six, puis sept, puis huit, sans parler des courses pour enfants, qui se sont elles aussi multipiées.

La question de regrouper 10 000 personnes de 106 nationalités différentes sur ce site en danger ( et je ne compte pas tous les accompagnants dont le nombre est estimé à cinq fois plus ) dans cet environnemrnt hyper-contraint se pose.

Le fait que la marque automobile Dacia annonce son partenariat en grande pompe en proclamant « se reconnecter à la nature », ça laisse rêveur …

Les 10 000 trailers arrivent via Genève en avion et la plupart en voiture. La vallée de Chamonix est surfréqentée avec des milliers de voitures se garant dans le moindre hameau ou village et tout le long des routes. Les chamoniards n'en peuvent plus!

Sans parler des rengaines Vangelis, et le vacarme des commentateurs vite insupportables, une vraie nuisance sonore quand on cherche simplement à admirer ces paysages sublimes…

Tout ça démontre bien l'énorme paradoxe entre passion sportive et écologie, parce que nul doute que tous sont amoureux de la nature.

Le bilan carbone est désastreux, c'est certain !

Quid de la faune et de la flore ? On ose à peine en parler !

Petit à petit, la vallée devient un parc d'attractions .Comme une sorte de grande surface des sports en plein air. Il y en a pour tous …

 La vallée de Chamonix est en danger, mais cependant elle ferme les yeux, attirant toujours plus de monde . Elle a un seuil d'acceptabilité de la foule qui est régulièrement dépassé. Si l'on veut ralentir la fonte inexorable et catasrophique de nos glaciers qui dégoulinent et agonisent par trop de chaleur, ne  faudrait-il pas réguler les activités dans la vallée ? Ne courir que le seul marathon de 43 km, que la seule course mythique de 170 km de l'UTMB, réduire à 2 jours le cosmojazz, etc ... etc... L'économie de la vallée n'en mourra pas pour autant.

Les chamoniards ont aussi droit à une qualité de vie!

Le massif du Mont Blanc a droit urgemment à plus d'égards. N'est ce pas notre devoir ?

A trop en faire, ne passe-t-on pas à côté de l'esprit de la montagne ?

QUE VAS TU DEVENIR CHERE VALLEE DE CHAMONIX ?

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