Dans une ruelle historique du vieux village, bordée de maisons anciennes, juste derrière l’église et contre le mur du cimetière, sur une parcelle restreinte, s’élève une imposante construction de béton, future maison d’habitation. Elle domine les tombes, notamment le monument funéraire des guides au pied de la Verte, elle cache la vue du clocher, elle dénature l’aspect pittoresque et authentique de ce cœur du vieil Argentière. Les argentereaux sont outrés.
On sait que c’est un
habitant du village qui a obtenu ce permis de construire.
Si l’église avait été
classée, elle le méritait, comme sa sœur de Chamonix, cette catastrophe
esthétique ne serait pas advenue. Dans son périmètre aucune construction
nouvelle n'aurait pu être autorisée sans l’avis de l’architecte des bâtiments
de France, avec des règles strictes. Mais elle n’est malheureusement pas
classée, aucune démarche n’a été entreprise dans ce sens.
Si la procédure d’AVAP,
Aire de mise en valeur de l’Architecture et du Patrimoine, (ex ZPPAUP)
avait été conduite à son terme par les deux dernières municipalités pour nos
centre urbains, ce malheur ne serait pas arrivé. Mais les deux derniers maires
ne se sont pas préoccupés de faire aboutir cette mesure de protection de
notre patrimoine pourtant expressément demandée en 2004 par le préfet de
région. Si le centre du vieil Argentière avait été protégé par une AVAP, la décision de délivrer un
permis de construire aurait été assortie de "prescriptions
particulières destinées à rendre le projet conforme aux prescriptions de
l’aire". L’autorisation aurait été soumise à la décision de
l’Architecte des Bâtiments de France.
Toutes les maisons de la
ruelle sont inscrites au PLU sur la liste des contraintes et servitudes
architecturales comme "immeubles à restaurer ou conserver dans leur
enveloppe actuelle", donc reconnues comme ayant une réelle valeur
patrimoniale.
Le règlement du PLU pour
cette zone UV de centre de village autorise de construire
d’une limite séparative à l’autre. Il n’y a plus de limitation de surface pour construire et le
C.O.S. de cette zone, qui était de 0,60, n’est plus imposé, d’où
l’importance du bâtiment.
Les services de
l’urbanisme n’ont fait qu’appliquer la loi, et le maire Eric Fournier vient
seulement de s’engager à refuser dorénavant ces demandes de permis de
construire excessives.
N.B.
Une aire
de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP ou AMVAP)
est, en droit
de l'urbanisme français, une servitude
d'utilité publique ayant pour objet de « promouvoir la mise en valeur du
patrimoine bâti et des espaces »1. Les AVAP ont été instituées par
la loi Grenelle II du
12 juillet 2010 en remplacement des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et
paysager (ZPPAUP).
L'église vers 1900
L'église vers 1900
Si vous
désirez faire un commentaire. Cliquer sur "commentaires" ci dessous.