Christian
Couttet nous
a quittés ce 20 février à Cannes
Son corps a été rapatrié à Chamonix et inhumé au cimetière le 24.
J'ai
fait sa connaissance en 1972. Nous avons travaillé ensemble à un
projet de clinique d'altitude dans la plaine des Praz où il œuvrait
pour un remembrement général de la zone. Mais la crise pétrolière
de 1973 dissuada les investisseurs de s'engager plus avant dans cette
aventure, et finalement c'est l'ensemble immobilier de Champraz qui
verra le jour à l'emplacement choisi.
Nos
liens d'amitié alors créés ont naturellement conduit Christian
Couttet à me proposer de figurer sur sa liste aux élections
municipales.
Christian
était un homme de contact et d'ouverture. Courtois, amical en toutes
circonstances. Toujours à l'écoute, attentifs aux autres, qu'ils
soient de son bord ou de l'opposition. Et pourtant Dieu sait comme la
campagne électorale de 1977 qui l'a vu triompher très largement de
Maurice Herzog a été rude.
Nous
ne pouvons ici énumérer toutes les réalisations de son mandat. Je
ne citerai que les plus emblématiques
Il
avait une vraie vision pour Chamonix. Il voulait ralentir l'urbanisme
qui avait tendance à exploser après un mandat et demi de Maurice
Herzog . Il a divisé par deux les droits à construire de
l'ensemble de Chamonix-Sud. Il a réalisé le golf de 18 trous aux
Praz, sans y associer l'ensemble immobilier voulu par son
prédécesseur. Nous le remercions encore aujourd'hui pour cette
lucidité.
Il
avait une vraie sensibilité environnementale. Il a créé la
première commission municipale de l'environnement dont il m'a fait
l'honneur de me confier la présidence. Auparavant, l'écologie était
absente des préoccupations de la ville. De nombreuses actions ont
été menées pour rendre la vallée plus propre, sans points noirs,
sans décharges sauvages, sans publicités. Il était temps de s'en
occuper!
Avec
le ministre de l'environnement de l'époque, Michel Crépeau, il a
négocié l'arrêt des projets de constructions de remontées
mécaniques à Carlaveyron et obtenu le classement en réserve
naturelle en échange de l'autorisation d'installer la télécabine
de Bochard.
Il a
aménagé la zone piétonne du centre ville, malgré l'opposition
farouche de plusieurs commerçants. Il avait bien compris où était
l'intérêt de Chamonix.
Il a
mené à bien la construction du paravalanche de la Verte après les
avalanches catastrophiques de février 1978.
Il a
mené à son terme le premier Plan d'occupation des sols de Chamonix,
père de notre actuel P.L.U., qui porte encore sa marque dans sa
volonté de préserver des zones inconstructibles.
Je
me souviens des argumentations serrées apportées par le benjamin de
la liste d'opposition Michel Charlet aux présentations brillantes
des comptes de la commune par l'adjoint aux finances Jean Ravanel.
Michel Charlet gagna alors dans ces joutes ses galons de futur
candidat à la mairie.
En
effet, c'est lui qui battra Christian Couttet aux élections de 1983.
Il était reproché au maire Couttet de ne pas habiter à Chamonix.
Il résidait à Cannes où il avait ses affaires et ne venait dans
son chalet des Praz et à la mairie que pour la deuxième moitié de
la semaine et le week-end.
Aujourd'hui,
40 ans plus tard, on compte encore sept survivants de la
municipalité Couttet:
Pour
la majorité, Pierre Gazagnes, Michel Balmat, Jean-Michel Couvert et
moi-même.
Tous
les autres sont décédés: Joséphine
Gruaz, Raoul Lanet, René Landot, Henri Gaillard, René Simond, André
Rivo, Gilbert Chappaz, Marcel Blanc, Paul Ravanel (Argentière),
Pierre Vezzaro, Jean Ravanel, Fernand Audibert, Christian Couttet.
Pour
les membres de la liste Herzog, trois sur cinq sont encore parmi
nous: René Bozon, Pierre Perret et Michel Charlet. Geneviève Payot
et Jean Raviscioni ne sont plus de ce monde.
Le
seul élu
du parti communiste, Floréal Dablanc, nous a aussi quittés.
Nous
avons une pensée pour tous ces collègues qui ont œuvré avec nous
aux destinées de notre commune.
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