Une belle ferme du XIXème
va disparaître aux Moussoux.
Des membres de l’Association
du village sont inquiets.
Aucune mesure de sauvegarde ne la protège. Une demande de permis de construire a été déposée,
qui prévoit sa destruction pour laisser la place à deux bâtiments modernes.
Des fermes anciennes, de
beaux chalets du début du XXème, des maisons de caractère disparaissent ainsi,
année après année, du territoire de notre commune.
Quand elles ne sont pas
détruites, ces fermes sont transformées,
dénaturées par des travaux peu
respectueux de l’architecture d’origine, comme par exemple récemment dans le
quartier des Glières. Heureusement, quelques-unes sont restaurées avec goût
dans le respect de leur forme originelle.
La municipalité de
Chamonix ne fait rien pour sauvegarder
son patrimoine vernaculaire.
Pourtant, en 2004, le
C.A.U.E. de Haute Savoie avait entrepris un inventaire des typologies
architecturales de Chamonix, complété en 2006 par une étude patrimoniale très
complète signée de l’Architecte en chef des monuments historiques de la Haute Savoie. Ces études
avaient permis à la ville d’annexer à son P.L.U. des cartes de
servitudes et contraintes architecturales, qui mentionnaient en rouge les
« immeubles à restaurer ou conserver dans leur enveloppe ». Mais cette
première liste ne répertoriait que les bâtiments remarquables des centres ville de Chamonix et
d’Argentière. Au moins ceux-ci sont aujourd’hui protégés, ils ne peuvent être
ni détruits ni transformés dans leur aspect extérieur, même si l’aménagement
intérieur est libre de toute contrainte.
Sur proposition de la
liste d’opposition avaient été rajoutés à cette liste la villa Buterfly et la villa Farman aux Pècles qui acquéraient ainsi un statut de protection.
La commune devait compléter cet inventaire en étendant la recherche aux écarts et aux villages. Elle ne l’a jamais fait. Aucun des deux maires des années 2000 ne s’est attelé à la tâche, malgré nos demandes répétées lors des deux derniers mandats municipaux. Ainsi les belles fermes de nos villages ne sont nullement protégées. Y-a-t-il de la part des maires successifs une réticence, à motivation électoraliste, à empêcher des propriétaires privés de rentabiliser au mieux leur patrimoine immobilier ?
En 2004, alors que
l’opposition de l’époque demandait le classement de l’ancien Hôtel Couttet et
de son parc, classement approuvé par la D.R.A.C. contre l’avis du maire, le
préfet de région décidait de suspendre sa signature en échange
de l’ engagement de la
municipalité à entreprendre une procédure de Z.P.P.A.U.P. (Zones de Protection
du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) qui aurait permis d’édicter de
véritables mesures de protection pour le bâti remarquable de notre commune.
Cette démarche n’a jamais été conduite à son terme par la municipalité Michel Charlet.
Le successeur Eric
Fournier n’a pas non plus poursuivi la procédure, bien qu’il se soit engagé
dans son programme électoral de 2008 à développer cette Z.P.P.A.U.P.
En 2010, l’Etat a
rebaptisé la Z.P.P.A.U.P en A.M.V.A.P.
(Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine). Ce dispositif
réglementaire a disparu du programme du candidat Eric Fournier en 2014. Aucun périmètre d’ A.M.V.A.P. ne protège
donc les quartiers historiques de notre commune et de ses villages. Le P.L.U. version 2014 affiché sur le site de la
mairie ne cite même pas cette servitude d’utilité publique, puisqu’elle
n’existe pas.
Le désintérêt des
municipalités successives pour notre
riche patrimoine est donc flagrant.
La voie est libre pour les
promoteurs qui peuvent impunément rentabiliser les surfaces à construire,
profitant des nouvelles règles foncières avantageuses, et raser les
constructions anciennes qu’aucune mesure de préservation n’oblige à préserver. Ils ne s’en privent pas. Ainsi disparait petit
à petit un patrimoine architectural exceptionnel, riche, varié, qui faisait l’originalité de notre
vallée. Notre paysage urbain change, s’appauvrit, perd ses marques historiques,
au profit de la grande banalité des
constructions modernes d’aujourd’hui.
N.B. L'agent immobilier à l'origine de l'opération a aussitôt réagi à mon article. Il me précise que ce ne sont pas deux immeubles modernes qui seront construits à la place de la ferme, mais un immeuble moderne et une ferme reconstruite à l'identique aux normes anti-avalanches sur l'emplacement de l'ancienne qui sera bien détruite. Il certifie que le résultat esthétique final sera tout à fait satisfaisant. Je resterai sceptique jusqu'à l'achèvement des travaux quant à la fidélité de la reconstitution.
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