Au cours d’une réunion en mairie en présence des maires
de Chamonix et des Houches, de la SAFER et de Pascal Payot, aucune solution n’a
été trouvée.
Le maire des Houches a
essayé, en vain, de convaincre les propriétaires voisins de la ferme de laisser
le troupeau de chèvres traverser leurs
parcelles. Le refus a été catégorique. S’agissant de droit privé, la mairie n’a
aucun pouvoir. Le maire s’en est excusé.
Pascal Payot ne veut pas,
ne peut pas fonctionner en exploitation fermée, sans faire sortir ses chèvres
et en les nourrissant au foin à longueur d’année.
Sans accès aux pâtures,
l’exploitation n’est pas viable. Il est donc inutile que la Communauté de
Communes rachète la ferme, comme cela avait été envisagé, pour reprendre une
activité d’élevage. Les problèmes fonciers seraient les mêmes avec un
successeur.
Les élus réfléchissent à
un autre siège d’exploitation dans la vallée. Compte tenu de la forte densité
de constructions, le choix est extrêmement limité. Et il faudrait construire un bâtiment. Tout cela
n’est qu’hypothèse incertaine et lointaine.
Pascal Payot doit mettre
sa ferme en vente. Il est aujourd’hui sans emploi, et sera bientôt sans
logement. Sa dette à la banque reste entière.
Finis les goûters à la
ferme et les bons fromages pour les restaurateurs de la
vallée. Les visites instructives de la chèvrerie, les mille anecdotes de
l’éleveur, l’initiation des écoliers du département au pastoralisme, c’est désormais du passé. Trouvera-t-on un
chevrier pour venir occuper en été l’alpage de Blaitière et rentabiliser tous les équipements qui y ont
été installés ? Rien n’est moins sûr.
Le gâchis est immense. Les
belles paroles des élus de l’Espace Mont-Blanc sur l’aide à l’agro-pastoralisme
de montagne auront été vaines, par la
faute de deux propriétaires butés, et de l’incapacité des politiques à résoudre
le problème. A côté du drame humain, c’est la disparition d’une exploitation
exemplaire dans notre vallée qu’il faut déplorer.