Il n’aura pas été vain de protester sur ce blog contre
l’installation de grands portiques publicitaires BMW illégaux au Col de Balme
et à la Flégère.
Le portique de Balme a été démonté au début de l’été. Celui
de la Flégère a été retiré début juillet. Les amoureux d’une montagne propre et d’une
nature préservée seront satisfaits.
Ainsi le partenariat contesté entre Chamonix, station qui se
veut exemplaire en matière de développement durable, et une firme de grosses
voitures allemandes est-il moins visible.
Malheureusement, il reste encore les deux colonnes d’arrivée
du parcours chronométré du col de Balme, d’une esthétique douteuse dans ce paysage splendide, et
porteuses du logo BMW. Il ne serait pas difficile de les remplacer par des balises plus discrètes. La Compagnie du Mont-Blanc fait la sourde oreille et la
commune ne se bat pas pour leur enlèvement.
Entre temps, une autre forme de pollution a été mise à jour
par un accompagnateur de la Compagnie des Guides de Chamonix : celle des
débris des flèches explosives lancées par les canons avalancheurs sur les
pentes raides et les couloirs des
domaines skiables Brévent-Flégère afin de les purger de leur neige. Les débris
ci-dessous ont été ramassés de part et d’autre du sentier du col du Brévent.
Cliquer une fois sur l'image pour l'agrandir
Détail des débris ramassés:
6 détonnateurs?
32 morceaux de plastique
rouge
11 morceaux de plastique
blanc
29 morceaux métalliques
Je suis allé constater cette pollution par moi-même. Elle
est assez peu visible à première vue, mais réelle. Il faut la rechercher attentivement. Les
débris sont de petite taille, noyés dans la végétation. Leur dispersion est
très vaste, en particulier sur les « Pentes de l’Hôtel » à Planpraz.
J’ai pu en ramasser plus d’une centaine
en un quart d’heure.
Je ne suis pas habilité pour dire quelles pourraient
être les conséquences pour la faune, marmottes, chamois, bouquetins ou pour les
oiseaux.
Il y aura une accumulation néfaste au fil
des ans.
J’ai pu avoir une conversation ouverte et positive à ce
sujet avec Mathieu Dechavanne, P.D.G. de la Compagnie du Mont-Blanc. Il se dit très sensible à la préservation de
l’environnement. Il ne s’est pas montré insensible
à cette nouvelle forme de pollution dont on n’avait pas conscience jusqu’à ce
jour.
Nous avons envisagé ensemble diverses pistes pour résoudre
le problème.
Il propose d'accentuer les procédures de nettoyage au
printemps sur les bordures de chemins. Bonne
initiative, mais cela ne supprimera pas la dispersion des débris hors des sentiers. Simplement, cela évitera
aux randonneurs de se poser des questions…
Peut-être faudrait-il travailler sur la piste d’une fabrication de projectiles biodégradables?
Les Gazex et
les explosions de gaz sous hélicoptère (Daisy-bell) sont une méthode plus
propre qui ne laisse pas de résidus. Mais augmenter la part de
l'hélicoptère pour le déclenchement des avalanches, afin de moins utiliser les canons, ne
serait pas non plus une réponse
écologique. Et son usage n’est possible que par temps dégagé.
Le problème reste donc entier, la balle est du côté de
la Compagnie du Mont-Blanc.
1 commentaire:
À Chamonix, c'est comme ça! Mais bien sûr, une station exemplaire! Bah oui, le respect de l'environnement, ça va sans dire! Flocon vert!
Et oui, on bombarde aussi les pentes herbeuses avec des déchets en plastique, ça aussi c'est part du développement durable! C'est... c'est qu'on developpe une couche durable en plastique pour preserver les prés du rayonnement cosmique, ça se voit, non?
Si les débris au Planpraz sont une "nouvelle" forme de pollution, comment faisait-on avant que ça commence?
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