18 conseillers sur 29 assistent à cette
longue séance du conseil municipal qui se réunit à l'Hôtel de
ville.
L'ordre du jour est si chargé, et les
dossiers si lourds, que le maire diffère à la prochaine séance ses
communications habituelles: vie de la commune, naissances, mariages
et décès.
Pour ne pas trop surcharger mon blog, je
ferai deux publications successives à 48h d'intervalle.
On attaque par un très gros dossier :
LE RAPPORT ANNUEL DE LA COMPAGNIE DU
MONT-BLANC pour l'année
2016/2017.
Rappel de la composition du capital :
- Compagnie des Alpes : 37,49 %
- SAEM Chamonix Développement :
18,03 %
- Famille Jérôme Seydoux : 18,03 %
- Autres actionnaires : 26,45 %,
répartis entre 1076 personnes dont 245 salariés de la compagnie.
La compagnie détient 72 % du capital
de la société LHSG aux Houches, dont elle est l'exploitant unique.
Elle détient une participation
(% non communiqué) de
la société Courmayeur Mont-Blanc Funivie, dont le chiffre d'affaire
de 2016 est de 12,5 millions d'euros en 2016, bien inférieur à
celui de l'Aiguille du Midi.
Elle
détient également 70 % de la Holding Mont-Blanc et Compagnie à
Megève dont elle exploite les remontées mécaniques pour un chiffre
d'affaire de 15,7 M€.
Elle est le deuxième groupe français
derrière la Compagnie des Alpes avec un chiffre de recettes de
101,5 millions d'euros.
Le président Matthieu Dechavanne égrène
une longue liste de chiffres qui indiquent que la société se
comporte assez bien. Nous en retiendrons les plus significatifs.
Après un début d'hiver catastrophique,
sans neige à Noël, la neige est arrivée en début d'année 2017 et
la saison d'hiver pour les domaines skiables a été courte mais
excellente avec 1,4 millions de journées skieurs et un chiffre
d'affaire de 38,3 millions d'euros.
La saison d'été qui suivait a été
exceptionnellement bonne avec environ 1 million de passages et un
chiffre d'affaire de 26,6 millions. La clientèle asiatique en
progression, le Marathon du Mont-Blanc, le Cosmojazz participent à
cette embellie.
L'Aiguille du Midi a fait un excellent
chiffre de 21,9 millions d'euros, en augmentation de 13 % sur
l'exercice précédent. Elle enregistre 1 752 153 de passages. Son
résultat net est de 5,8 millions. L'hiver à l'Aiguille a été en
augmentation de 25 % grâce à un bon report depuis les domaines
mal enneigés et du fait d'une excellente fréquentation de la vallée
blanche. Malgré les nombreux
incidents techniques que subit l'installation depuis un an, il n'y a
pas trop de soucis à se faire pour la santé de cet équipement.
Les tenants des titres de la petite station
de vallée La Vormaine ont cédé leurs parts à la Compagnie du Mont
Blanc mais Raphaëlle Ducroz en est toujours la gérante. Sans neige
à Noël, la saison n'a pas été très bonne.
En 2017, la compagnie a investi 10,5
millions d'euros sur ses domaines, dont 746 000 euros pour le nouvel
escalier des Grands Montets et 4 502 K€ pour le nouveau télésiège
débrayable 6 places de la Parsa à Planpraz.
La Compagnie du Mont-Blanc reverse 6
millions d'euros à la commune sous forme de taxes ou de
participations diverses, notamment pour les transports en commun.
Sans compter les taxes foncières.
Les élus interpellent le président de la
compagnie :
Bernard Ollier déplore l'absence de bennes
tôt le matin et tard le soir pour les guides et leurs clients.
Vincent Orgeolet regrette que la compagnie
n'emploie pas plus d'apprentis. Il y en a 5 en 2018 répond Mr
Dechavanne.
Marie-Noëlle Fleury désapprouve
l'insuffisance de remontées en fonctionnement pendant le festival
Musilac.
Yvonick Plaud dénonce la « faiblesse »
de la restauration d'altitude. Il estime que le lien avec les
professionnels de la montagne doit être renforcé. Il constate avec
amertume que les tarifs de la Compagnie
du Mont-Blanc sont les plus chers de toutes les grandes stations
françaises (mais
les suisses sont plus chères encore). Ce
à quoi Mathieu Dechavanne répond que c'est à causes des
investissements : Alors qu'en moyenne les stations française
investissent 17 % de leur chiffre, la Compagnie du Mont-Blanc.
investit 33 % de son chiffre d'affaire pour moderniser et
renouveler ses installations.
Yvonick
Plaud déplore encore le litige qui oppose la station de vallée des
Planards à son partenaire la Compagnie du Mont-Blanc. Mais
on n'en saura pas plus sur la nature du conflit qui se déroule au
tribunal.
Claude
Jacot félicite la
Compagnie
du Mont-Blanc pour sa remarquable action pendant les semaines très
difficiles du début de l'hiver 2017/2018.
RÉVISION
DU PLU
Débat
sur le PADD, Projet d'Aménagement et de Développement durable.
Ce
document fixe les grandes orientations du futur PLU. Il est présenté
aux élus communaux avant d'être soumis pour débat devant le
Conseil Communautaire compétent en matière de PLU.
Il
donnera lieu à l'automne 2018 à une large concertation avec le
public, notamment par le biais de réunions de villages.
Le
diagnostic pour Chamonix montre un grand déséquilibre dans la
répartition de notre habitat :
Depuis
quelques années, 90 % des nouveaux logements construits sont
des résidences secondaires, donc des « lits froids ».
Nous
disposons de 50 000 lits froids, de 15 000 lits « tièdes »
(locations type AIRBNB, seulement 10 % du marché précise
Yvonick Plaud)) et seulement de 15 000 lits chauds (hôtellerie).
L'élu
d'Argentière Patrick Devouassoux dénonce les « requins
millionaires » de la terre entière venus à Chamonix pour
faire du business et construire des chalets de 600 m² largement
inoccupés.
« Notre
paradis est menacé » conclut-il.
Claude
Jacot déplore la mégalomanie des nouveaux propriétaires dans notre
commune.
Hélène
Le Solleuz pour la minorité interpelle le maire :
« Pouvons-nous donner un coup de frein à cette dérive ? ».
Malheureusement,
entre la publication de la loi Alur en 2014 et la modification N°8
du PLU en 2018, venue bien tard, qui en atténue un peu les effets,
quatre ans se sont écoulés qui ont permis aux promoteurs de bien en
profiter à Chamonix !
La
réponse à cette problématique se trouve en partie seulement dans
les propositions du PADD. Le maire n'exclut pas d'avoir recours à
des mesures illégales pour limiter ces excès et favoriser le
logement permanent pour notre population locale. Il est prêt à
engager un bras de fer avec l’État, qui ne veut pas reconnaître
Chamonix comme une zone « tendue » sur le plan du
logement. Le préfet est prévenu !
Ce
PADD présenté par Jean-Michel Couvert s'articule autour de 3 axes :
1
- Une ville au service de ses habitants
2
- Une économie au service de ses habitants
3
- Les richesses exceptionnelles du patrimoine naturel,
environnemental et culturel à préserver.
Volet
1
La
commune veut construire 1000 logements permanents pendant 15 ans.
Elle
veut limiter et réduire la consommation d'espaces en concentrant
l'urbanisation future dans les centres, au niveau des dents creuses,
et en encourageant les réhabilitations ou mutations du bâti
traditionnel.
Volet
2
Elle
veut poursuivre les efforts en faveur d'une offre de transports
durables et alternatifs, compléter nos équipements structurants,
continuer à moderniser notre parc de remontées mécaniques, donc
pérenniser le « produit ski ».
La
commune fait fi du réchauffement climatique et mise toujours sur le
tout ski.
Elle
veut développer le tourisme culturel, scientifique et d'affaires.
Elle
souhaite favoriser et renouveler le secteur hôtelier et protéger
les terres agricoles.
Volet
3
La
commune souhaite préserver les richesses exceptionnelles du
patrimoine naturel, environnemental et culturel.
Elle
propose de recenser les bâtiments susceptibles de faire l'objet de
mesures de protection patrimoniale.
Il y a
fort à faire. Aucun de nos bâtiments historiques n'est classé, ni
même inscrit à l'inventaire des monuments historiques, ni même
classé au patrimoine du XXè siècle.
Il
existe au PLU de 2005 un plan des « bâtiments à conserver
dans leur enveloppe » dont on ne peut modifier l'extérieur.
Mais cette liste déjà ancienne de 15 ans est succincte et n'a
jamais été complétée.
L'Association
des Amis du vieux Chamonix a communiqué à la mairie une liste de
150 bâtiments publics ou privés, villas, chalets, hôtels,
bâtiments de service public, qui mériteraient des mesures de
protection du fait de leur haut intérêt historique, architectural
et patrimonial. Espérons que la municipalité saura s'en inspirer
pour l'inclure dans son prochain PLU.
Le
PADD incite également à protéger des réservoirs de biodiversité,
à maintenir des prairies agricoles d'intérêt écologique, à
identifier et préserver les espaces de nature ordinaire, et à
garantir le maintien de fenêtres sur le paysage au sein du tissu
bâti.
Elle
veut privilégier le recours aux énergies renouvelables et prendre
en compte les orientations du Plan de Protection de l'Atmosphère.
FINANCES
Les
élus votent quelques dépenses non inscrites au budget 2018, dans le
cadre d'une « Décision modificative », dont les
principales sont :
-
26 000 € pour l'évacuation de l'avalanche des Gaillands.
-
400 000 € pour le désamiantage et la déconstruction de l'ancienne
caserne des pompiers.
-
300 000 € de couches de surface, pour la route Henriette
d'Angeville, la route des Nants, la route du Mont, la route des
Mouilles, la route Benoît Couttet et la montée Jacques Balmat.
-
6
500 € pour des mesures conservatoires et des études sur la
buvette du glacier des Bossons menacée par un effondrement de la
moraine.
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3 commentaires:
Un programme de 15000 logements permanents sur 10 ans et un maintient des terrains agricoles? N'est ce pas un peu utopique ???? Il me semble que ces mesures sentent bon pour un troisième mandat de Mr Fournier. Pourquoi arrivent t'elles seulement maintenant???
Ce ne sont pas 15 000 logements programmés, mais 1000 sur 15 ans.
Bien qu'ancien opposant à Eric Fournier, je suis bien obligé de reconnaître qu'il a, en un mandat 1/2, réalisé beaucoup de logements permanents: aux Bossons/Tissières, à Chamonix/Jean Franco, à Argentière/plateforme SNCF, plus une EHPAD et deux crèches. Le troisième mandat est bien probable, à 18 mois des élections il n'y a personne en face!
Je parle de logements permanents bien sûr
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