samedi 29 août 2020

Conseil municipal du 26 août 2020: Réglementation de l'accès au mont Blanc

                                                              Le couloir du Goûter

L'assemblée s'est tenue dans la grande salle Michel Payot du Majestic. Cette fois-ci, les conseillers et les auditeurs du public ont conservé leur masque pendant toute la durée de la séance alors qu'ils le retiraient une fois assis à leur place lors des séances précédentes. De ce fait les interventions orales des conseillers n'étaient pas toujours très audibles.

Communications du maire

- Une convention a été signée entre la commune de Chamonix, la Communauté de communes et la Région pour obtenir un soutien aux acteurs économiques du tourisme mis en difficultés par la crise sanitaire.

- Le maire annonce avoir obtenu de la directrice nationale de Météo-France l'assurance que le centre de météo de Chamonix e serait pas fermé.

- Le port du masque obligatoire dans le centre de Chamonix est prorogé jusqu'au 30 septembre.

- Remerciements aux pompiers et personnel communal qui ont été au front face à l'incendie du centre ville.

- Enquête publique sur le renouvellement de la télécabine de Charamillon : le commissaire enquêteur a émis un avis favorable. Les gares seront équipées de panneaux solaires. Il y aura un garage pour cinq dameuses dans la gare supérieure.

Rapport 2019 du Chalet du glacier des Bossons

Le chiffre d'affaire obtenu par Mr et Mme Ruby est de 32 714 € ce qui le situe à mi-chemin, au point de vue de la rentabilé, entre la buvette du Cerro et celle de la Floria.

L'accueil des visiteurs est très « qualitatif » assure Claude Jacot qui présente le dossier. Les informations données aux visiteurs sont très riches.

130 500 € d'investissements ont été engagés depuis le début de la concession. Mais il y a un problème au chalet des Bossons : la déstabilisation des installations du fait de la forte érosion de la moraine.

Une réflexion est engagée pour déplacer le bâtiment en un lieu sûr.

Affichage publicitaire dans les parkings : un échange de cadeaux

Par délégation de service public cet affichage est confié à la société PUBLINEIGE. Le concessionnaire verse à la mairie une redevance sur chaque panneau. La faible fréquentation des parkings pendant la crise sanitaire a conduit la commune à proposer une exonération de cette redevance pendant une durée de deux mois, soit 4 320 euros. En échange, PUBLINEIGE déclare vouloir exonérer les annonceurs de leurs loyers.

Cette exonération de la commune est dans la ligne de celles qui ont été accordées, entre autres aux commerçants pour leurs droits de voirie.

Le maire précise bien que ces exonérations ne concernent pas la Compagnie du Mont-Blanc…


Projet d'arrêté préfectoral de protection d'habitats naturels du mont BlANC (APPHN)

Ce dossier a suscité de longues minutes de palabres.

Suite à la visite du président Macron en février dernier, le préfet souhaite l'avis de la commune sur un projet d'arrêté de protection des 3 voies d'accès au Mont-Blanc pour contrer les incivilités de certains « farfelus » qui se livrent à des activités sortant délibérément du cadre de l'alpinisme.

Claude Jacot, guide-professeur à l'ENSA, responsable à la commune de la haute montagne, dénonce un certain nombre de débordements, dont la pratique de la location de tentes sur l'itinéraire. Et l'insalubrité de l'abri Vallot.

A propos du titre de l'arrêté, il n'y a pourtant ni grenouille, ni chamois, ni marmotte habitant le sommet du mont Blanc, pas plus qu'au Dôme ou à,l'Aiguille du Goûter. Le recours à cet outil juridique est un subterfuge, le seul qui ait été trouvé par la ministre Emmanuelle Wargon pour réglementer les accès au mont Blanc. Cette façon de faire a été fustigé par certains élus et par le milieu associatif.

Chamonix devait donc donner son avis sur un texte, rédigé selon les élus, par des fonctionnaires préfectoraux qui n'ont jamais mis les pieds dans le couloir du Goûter. Autant dire que les chamoniards, avec leur excellente connaissance de la montagne, n'allaient pas donner benoîtement leur accord au préfet, comme l'ont fait sans temps de réflexion les communes de Saint-Gervais, ainsi que le précise Patrick Devouassoux. et des Houches, qui se partagent avec Chamonix l'itinéraire de la voie normale du mont Blanc. Chamonix, capitale mondiale de l'alpinisme, a de nombreuses observations à faire sur le texte préfectoral, jugé liberticide.

Une phase de consultation publique est d'ailleurs ouverte à partir du 19 août pour 21 jours sur le site de la préfecture (difficile d'accès).

Un Comité Montagne réunissant des personnes compétentes de Chamonix, élus guides, la Chamoniarde, le CAF, des fonctionnaires municipaux, a formulé un certain nombre de propositions à intégrer dans, ou pour modifier le projet de texte préfectoral.

- L'arrêté ne concerne pas l'ensemble du massif mais seulement les 3 Monts, les Grands Mulets et la voie du Goûter. Il est proposé de limiter les restrictions à la seule voie normale d'accès au mont Blanc par le Goûter.

- Le texte préfectoral se réfère au classement de l'alpinisme au Patrimoine Culturel Immatériel de l'UNESCO (PCI) qui prône le libre accès à la haute montagne, en contradiction totale avec les restrictions proposées par l'arrêté. Chamonix propose donc de retirer du texte le visa faisant référence au PCI de l'UNESCO. On ferme les yeux sur le PCI…

- Certains voudraient élargir la réflexion aux voies d'accès italiennes et plus largement à l'échelle du massif du Mont-Blanc dans sa dimension transfrontalière.

- Quant à l'interdiction du bivouac, le Comité chamoniard rappelle que cette pratique traditionnelle fait partie des valeurs de la montagne et devrait toujours être autorisée.

- Il est demandé que les enchaînements alpinisme-parapente et paralpinisme soient autorisés, hors juillet-août où la priorité est donnée aux hélicoptères du secours en montagne.

- En ce qui concerne la limitation des cordées à trois personnes, cela ne devrait pas empêcher le regroupement de deux cordées en cas de difficultés de l'une, ou de conditions météos difficiles.

- La divagation hors itinéraire est proscrite par l'arrêté. Ce principe ne doit concerner que la voie de l'Aiguille du Goûter, les conditions météorologiques ou de neige peuvent imposer ailleurs sur l'itinéraire des écarts plus ou moins volontaires .

- Enfin les experts chamoniards regrettent que l'arrêté n'aborde pas le problème des nuisances aériennes, y compris celles des drones, et proposent que le sujet soit traité au plus vite par des dispositions réglementaires sur l'ensemble du massif du Mont-Blanc et de façon transfrontalière.

L'arrêté ne devrait pas lister toutes les pratiques interdites, mais se limiter aux pratiques autorisées.

Un Comité de pilotage réunissant le préfet et les trois maires est formé, de même que sera constitué un Comité de suivi.

L'élu d'opposition Jean Fabre intervient pour dire que l'inscription de l'alpinisme au Patrimoine Culturel Immatériel de l'UNESCO est une décision « ridicule », que le prétexte des habitats naturels est totalement « hypocrite », il déplore les sites d'escalade interdits en plusieurs sites français (Calanques), il défend la pratique du bivouac, qu'il a lui-même souvent utilisé et il propose, au sujet des nuisances aériennes, d'associer Valais et Val d'Aoste par le biais de l'Espace Mont-Blanc.

Pierre Carrier de la majorité, alpiniste compétent, regrette cet arrêté contraire à l'éthique de l'alpinisme, s'insurge contre l'interdiction de la divagation et estime que le contrôle de l'équipement des ascensionnistes est une hérésie.

Laurent Collignon, élu guide, fait une intervention inaudible.

Bernard Ollier n'est d'accord que si l'arrêté ne concerne que la voie du Goûter et pas les deux autres voies.

Les élus ne doivent pas se prononcer sur l'arrêt préfectoral, mais seulement sur l'avis formulé par la commune. Seuls Jean Fabre et sa colistière Isabelle Colle s'abstiennent.


La commune renouvelle pour une durée de 3 ans la convention de partenariat avec la Fondation du Patrimoine

Eric Fournier fait référence à une liste de 130 bâtiments sur le territoire de la commune aux caractéristiques fortes, qui lui a été communiquée par l'association des Amis du Vieux Chamonix.

Le CAUE doit donner son avis en octobre sur les mesures de protection à mettre en œuvre.


400 000 euros engagés pour la réfection des rateliers paravalanches des Posettes endommagés par le dernier hiver. Recours contre l'entreprise responsable pour diminuer lee coût.


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samedi 15 août 2020

Conseil communautaire du 31 juillet 2020


J'ai pu assister à la première partie de la séance de la Communauté de Communes composée de 27 élus des 4 communes. Elle s'est tenue à la salle Olca des Houches.

Ghislaine Bossonney, maire des Houches, prononce d’entrée un message d’accueil des conseillers communautaires sur sa commune.

Puis elle passe la parole « à Eric » formule plus familière que « à Monsieur le président » et qui dénote une ambiance plutôt cordiale malgré toutes les rumeurs de tensions entre les deux édiles.

Eic Fournier, président, annonce en préambule la démission d'Yvonick Plaud du conseil communautaire.

Comment interpréter ce retrait  d'un poids lourd de la municipalité Fournier ?  N'ayant pu obtenir aucune vice-présidence, notamment aux finances, comme dans le mandat précédent, suite aux rudes négociations qui ont permis la réélection d'Eric Fournier à la présidence - il fallait bien faire des concessions et laisser les vice-présidences aux élus des 4 communes -Yvonick Plaud, habitué aux postes de haute responsabilité, où il se montrait particulièrement compétent, ne se voyait pas simple conseiller.

Nombreux sont ceux parmi les élus qui considèrent que la commission des finances de la Communauté de communes ne doit pas être présidée par un élu de Chamonix, y voyant une mainmise sur les finances intercommunales et un conflit d'intérêts au profit de Chamonix.

Accessoirement, Yvonick évite ainsi toute friction avec la nouvelle présidente de la commission des finances Ghislaine Bossonney qui n'a peut-être pas la même vision que lui de la gestion de cette collectivité.

Yvonick Plaud sera remplacé au conseil communautaire par l'élu chamoniard Bernard Ollier, qui siègera donc comme simple conseiller.

L'élu d'opposition de Chamonix Jean Fabre fait ensuite une longue intervention, répétant un de ses thèmes favoris de sa campagne électorale, à savoir que cette communauté de communes à quatre n'a pas la bonne taille pour résoudre les problèmes de la vallée. Il cite au passage le problème des bénéfices du Tunnel du Mont-Blanc reversés à la Maurienne, l'arrêté préfectoral pour limiter l'accès des alpinistes au mont Blanc, la suppression de l'incinérateur de Chedde. Puis il déborde sur des sujets purement haut-valléens comme le Kandahar, dépense inutile, ou l'absence durable de mur d'escalade.

Il conclut : « Ne soyons pas fiers du bilan de cette communauté de communes, l'usine à gaz de l'ordre du jour de ce soir est un bel exemple de son inefficacité ». Il plaide pour une communauté de communes à 14 avec le Pays du Mont-Banc.

Eric Fournier lui répond qu'à la constitution de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix il avait œuvré pour une formule élargie, mais qu'hormis Combloux aucune des communes du Pays du Mont-Blanc n'avait voulu s'allier aux communes de la vallée de Chamonix.

L'ordre du jour prévoit ensuite l'élection, par vote à main levée, des élus devant siéger dans la vingtaine de commissions, représentations et structures intercommunales attachées à la communauté de communes. C'est une longue séquence assez fastidieuse de la séance de ce soir. Heureusement, les élus n'ont pas choisi le vote à bulletins secrets qui aurait multiplié le temps par quatre ! 

Chacun des 8 vice-présidents fait un courte introduction sur la commission qu'il aura à présider : Appels d'offres, D.S.P., Sports, Culture, Territoire et économie, Cohésion sociale, Ressources humaines, Transition écologique, Chamonix Propreté, etc...etc...

Protocole oblige, le premier vice-président Nicolas Evrard, maire de Servoz, fait la première déclaration dans laquelle il évoque les enjeux forts de la Communauté de Communes, inscrits dans un vrai projet de territoire. Il nous fait plaisir en énonçant que le patrimoine est l'un des quatre piliers de la culture.

Dans son intervention, Ghislaine Bossonney dit son malaise à reprendre les finances derrière Yvonick Plaud, précédant président, mais elle rassure les conseillers en affirmant qu'elle ne manque pas d'expérience et qu'elle a contrôlé des budgets pendant toute sa carrière.

Le conseil se poursuit par le vote des élus aux commissions, le compte administratif 2019 et diverses décisions administratives

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