Comment font les bus pour se croiser?
Nous
avons connu en ce mois de décembre 2017 deux gros épisodes neigeux,
dont l'un en tous cas, le 10 du mois, par son abondance, peut être
qualifié d'exceptionnel. Le deuxième, un peu moins important, a par
contre eu lieu du 28 au 30 décembre, au plus haut de la saison de
Noël, lorsque la vallée est bien remplie.
De
nombreuses difficultés de circulation, de stationnement, de
déplacement des piétons en ont immanquablement découlé. Des
routes ont été fermées pour risque d'avalanches. Le train ne
pouvait plus dépasser Argentière.
On
a bien sûr aussitôt accusé les services municipaux d'incapacité à
gérer l’événement, et même de ne pas avoir su anticiper les
épisodes neigeux. Comme si on pouvait agir en amont pour en
amoindrir l'importance et déblayer la neige avant qu'elle ne
soit tombée !
Les
critiques ont été nombreuses : voies mal dégagées,
circulation bloquée, stationnement impossible, trottoirs encombrés
de neige et de glace, moloks inaccessibles, agents de la voirie et
policiers municipaux débordés, fermetures de routes incompréhensibles, information déficiente. La
fraiseuse censée dégager les bourrelets des chasse-neige était
invisible, sans doute incapable de faire son travail avec toutes les
voitures garées le long des voies . Elle n'est passée que plusieurs
jours après la chute de neige, quand les vacanciers avaient quitté
la vallée .
Bref,
ce fut une belle pagaille.
En supposant qu'il y ait encore de la place au Grépon, et de pouvoir y parvenir...
Sur un même rond-point et simultanément
des signalisations contradictoires et incompréhensibles
des signalisations contradictoires et incompréhensibles
On
comprend la difficulté, même l'impossibilité pour les services
municipaux et les entreprises privées de procéder au déneigement
correct de la ville, avec ces milliers de voitures encombrant les
rues, empêchant le travail des engins. Ils ont fait ce qu'ils ont
pu, ils se sont démenés, cela n'a pas été une tache facile. Chaque chute de neige coûte 100 000 euros à la commune de Chamonix. On imagine déjà la dépense pour cet hiver 2017-2018...
Le
problème numéro 1 et la cause essentielle de ces dysfonctionnement
est l’insuffisance de parkings dans notre ville en ces périodes de
fêtes. Tous les parkings clos ou de surface étaient complets. Les
milliers de voitures se sont garées où elles ont pu, et bien
souvent en infraction faute d' autre solution. On a accusé les
automobilistes d'incivilité dans leur façon de stationner le long
des voies communales, à cheval sur sur les trottoirs, gênant la
circulation et le croisement des bus. Mais comment pouvaient-ils faire autrement? Certains automobilistes ont été
verbalisés et s'en sont plaints à l'Office du Tourisme, on ne peut
que les approuver pour cette démarche, ces contraventions étaient
injustes et contraires à la mission d'accueil dont la commune
voudrait s'enorgueillir.
Notre politique touristique de remplissage maximum de la vallée est-elle opportune? Si les hôteliers, commerçants et restaurateurs se frottent les mains, bon nombre de nos visiteurs ne risquent-ils pas d'être définitivement dégoûtés par leur séjour à Chamonix?
Après
la neige, début Janvier, est survenue la pluie, drue, soutenue
pendant trois jours.
La
ville s'est transformée en piscine. Les bouches d'égout, encombrées
de neige et de glace, non dégagées faute de pouvoir y accéder,
n'ont pu remplir leur rôle. La rue Vallot était une rivière que de
malheureux touristes tirant leur valise remontaient péniblement, les
pieds trempés. Les vacanciers désœuvrés, privés de ski pour
cause de fermeture de toutes les remontées mécaniques, erraient
comme des âmes en peine en quête d'occupations. L'accès à la
patinoire, bien sûr très fréquentée faute de ski, était barré
par une nappe d'eau de 20 cm. Aucune passerelle n'avait été mise en
place pour faciliter l'entrée des piétons.
Où
se trouve la solution à tous ces désordres ?
Il
faudrait bien sûr limiter l'accès de la ville aux voitures.
Pour
cela créer des parkings en entrée de ville et des navettes
fréquentes pour se rendre au centre. La commune a un projet de grand
parking à étages au Grépon. Nous sommes impatients de sa
réalisation. Mais sans doute ces quelques centaines de places
supplémentaires ne régleront-elles pas totalement le problème.
Dommage
que le conseil municipal de Chamonix n'ait pas accepté, en 1962, de
garder le Jumbo qui avait terminé le creusement du tunnel du
Mont-Blanc, désormais disponible à prix cassé, pour creuser un
immense parking souterrain dans la montagne du Plan de l'Aiguille !
Il
faudrait pouvoir retenir les voitures dans la basse vallée et
utiliser les trains, qui seraient vite insuffisants, et donc des
norias de bus pour monter les visiteurs à Chamonix. Mais
pouvons-nous décemment demander à nos voisins de Passy et
Saint-Gervais de nous céder des hectares pour stationner nos
voitures ? Certainement pas.
Autre
solution : augmenter les impôts locaux pour engager des
dizaines d'employés intérimaires équipés de pelles et de pioches
pour dégager la neige entre les voitures au fur et à mesure qu'elle
tombe... Qui est d'accord ?
Mais
surtout, il y a un travail de pédagogie et d'information à faire, à
renouveler : Chamonix est une ville de montagne. En montagne, en
hiver, il neige, parfois beaucoup, et cela comporte quelques
inconvénients que beaucoup d' habitants, mais pas tous, acceptent sans
rechigner, et que les touristes doivent comprendre.
Petite consolation : ces masses de neige vont nourrir nos glaciers et peut-être donner un petit coup d'arrêt à leur fonte. A condition que ces grosses chutes se reproduisent tous les ans pendant 50 ans…
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1 commentaire:
Étonnant ! Merci pour ce récit assez... Apocalyptique ! Quel problème ces voitures !
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