samedi 20 janvier 2018

IL NEIGE A CHAMONIX

                                                      Comment font les bus pour se croiser?
Nous avons connu en ce mois de décembre 2017 deux gros épisodes neigeux, dont l'un en tous cas, le 10 du mois, par son abondance, peut être qualifié d'exceptionnel. Le deuxième, un peu moins important, a par contre eu lieu du 28 au 30 décembre, au plus haut de la saison de Noël, lorsque la vallée est bien remplie.
De nombreuses difficultés de circulation, de stationnement, de déplacement des piétons en ont immanquablement découlé. Des routes ont été fermées pour risque d'avalanches. Le train ne pouvait plus dépasser Argentière.
On a bien sûr aussitôt accusé les services municipaux d'incapacité à gérer l’événement, et même de ne pas avoir su anticiper les épisodes neigeux. Comme si on pouvait agir en amont pour en amoindrir l'importance  et déblayer la neige avant qu'elle ne soit tombée !
Les critiques ont été nombreuses : voies mal dégagées, circulation bloquée, stationnement impossible, trottoirs encombrés de neige et de glace, moloks inaccessibles, agents de la voirie et policiers municipaux débordés, fermetures de routes incompréhensibles, information déficiente. La fraiseuse censée dégager les bourrelets des chasse-neige était invisible, sans doute incapable de faire son travail avec toutes les voitures garées le long des voies . Elle n'est passée que plusieurs jours après la chute de neige, quand les vacanciers avaient quitté la vallée .
Bref, ce fut une belle pagaille.

                               En supposant qu'il y ait encore de la place au Grépon, et de pouvoir y parvenir...
               Sur  un même rond-point et simultanément 
      des signalisations contradictoires et incompréhensibles

On comprend la difficulté, même l'impossibilité pour les services municipaux et les entreprises privées de procéder au déneigement correct de la ville, avec ces milliers de voitures encombrant les rues, empêchant le travail des engins. Ils ont fait ce qu'ils ont pu, ils se sont démenés, cela n'a pas été une tache facile. Chaque chute de neige coûte 100 000 euros à la commune de Chamonix. On imagine déjà la dépense pour cet hiver 2017-2018...

Le problème numéro 1 et la cause essentielle de ces dysfonctionnement est l’insuffisance de parkings dans notre ville en ces périodes de fêtes. Tous les parkings clos ou de surface étaient complets. Les milliers de voitures se sont garées où elles ont pu, et bien souvent en infraction faute d' autre solution. On a accusé les automobilistes d'incivilité dans leur façon de stationner le long des voies communales, à cheval sur sur les trottoirs, gênant la circulation et le croisement des bus. Mais comment pouvaient-ils faire autrement?  Certains automobilistes ont été verbalisés et s'en sont plaints à l'Office du Tourisme, on ne peut que les approuver pour cette démarche, ces contraventions étaient injustes et contraires à la mission d'accueil dont la commune voudrait s'enorgueillir.
Notre politique touristique de remplissage maximum de la vallée est-elle opportune? Si les hôteliers, commerçants  et restaurateurs se frottent les mains, bon nombre de nos visiteurs ne risquent-ils pas d'être définitivement dégoûtés par leur séjour à Chamonix?

Après la neige, début Janvier, est survenue la pluie, drue, soutenue pendant trois jours.
La ville s'est transformée en piscine. Les bouches d'égout, encombrées de neige et de glace, non dégagées faute de pouvoir y accéder, n'ont pu remplir leur rôle. La rue Vallot était une rivière que de malheureux touristes tirant leur valise remontaient péniblement, les pieds trempés. Les vacanciers désœuvrés, privés de ski pour cause de fermeture de toutes les remontées mécaniques, erraient comme des âmes en peine en quête d'occupations. L'accès à la patinoire, bien sûr très fréquentée faute de ski, était barré par une nappe d'eau de 20 cm. Aucune passerelle n'avait été mise en place pour faciliter l'entrée des piétons.

Où se trouve la solution à tous ces désordres ?
Il faudrait bien sûr limiter l'accès de la ville aux voitures.
Pour cela créer des parkings en entrée de ville et des navettes fréquentes pour se rendre au centre. La commune a un projet de grand parking à étages au Grépon. Nous sommes impatients de sa réalisation. Mais sans doute ces quelques centaines de places supplémentaires ne régleront-elles pas totalement le problème.
Dommage que le conseil municipal de Chamonix n'ait pas accepté, en 1962, de garder le Jumbo qui avait terminé le creusement du tunnel du Mont-Blanc, désormais disponible à prix cassé, pour creuser un immense parking souterrain dans la montagne du Plan de l'Aiguille !
Il faudrait pouvoir retenir les voitures dans la basse vallée et utiliser les trains, qui seraient vite insuffisants, et donc des norias de bus pour monter les visiteurs à Chamonix. Mais pouvons-nous décemment demander à nos voisins de Passy et Saint-Gervais de nous céder des hectares pour stationner nos voitures ? Certainement pas.

Autre solution : augmenter les impôts locaux pour engager des dizaines d'employés intérimaires équipés de pelles et de pioches pour dégager la neige entre les voitures au fur et à mesure qu'elle tombe... Qui est d'accord ?

Mais surtout, il y a un travail de pédagogie et d'information à faire, à renouveler : Chamonix est une ville de montagne. En montagne, en hiver, il neige, parfois beaucoup, et cela comporte quelques inconvénients que beaucoup d' habitants, mais pas tous,  acceptent sans rechigner, et que les touristes doivent comprendre.

Petite consolation : ces masses de neige vont nourrir nos glaciers et peut-être donner un petit coup d'arrêt à leur fonte. A condition que ces grosses chutes se reproduisent tous les ans pendant 50 ans…

Une habitante de Vallorcine, Dominique Ancey, vous racontera dans quelques jours sur ce blog comment se sont déroulés ces épisodes neigeux de l'autre côté du col des Montets. Vous verrez que cela cela a été une aventure !

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1 commentaire:

JYD a dit…

Étonnant ! Merci pour ce récit assez... Apocalyptique ! Quel problème ces voitures !