Conseil municipal du 12 février 2015 : PPRa
Le
Plan de Prévention des Risques Avalanches fut le sujet unique de cette séance
assez courte, tenue au Majestic
Ce
dossier avait déjà été évoqué lors du conseil municipal du 27 janvier.
Après
réexamen approfondi de 27 couloirs par un comité d’experts,
il
s’agit aujourd’hui de formaliser, à l’intention du préfet, la position de la
commune de Chamonix sur ce nouveau projet de PPRa proposé par les services de l’Etat.
Il
y a donc au cours de cette séance
certaine redites du dernier conseil.
Sans
rentrer dans les détails techniques assez complexes de ce plan de prévention
des risques d’avalanches, il est intéressant de préciser les arguments de la
municipalité en réponse à ce qu’il faut bien appeler un « diktat » de
l’Etat.
Comme
le souligne l’élu d’Argentière Patrick Devouassoux, « ce sont des
citadins, ils n’y entendent rien à la montagne, ils veulent nous imposer des
règles à nous gens du pays qui sommes les seuls, depuis des générations, à
parfaitement connaitre notre territoire et ses risques ! ».
Jean-Louis
Verdier, adjoint à la sécurité, souligne
de son côté: « ils ont fait leur travail dans leur coin, sans concertation
avec les élus ni les habitants, ils nous ont imposé la zone jaune d’aléa
maximal vraisemblable dont la commune ne voulait pas, car elle ne sait pas
comment gérer la sécurité dans ce vaste espace ».
Jean-Michel
Couvert, adjoint à l’urbanisme, imagine que l’hôtel Gustavia, situé en zone
jaune, veuille s’agrandir : il lui serait imposé de construire un local de
confinement… Impossible !
« On
ne peut pas refuser tout en bloc » répond Eric Fournier à Sylvie Cefali
qui proposait de réfuter la totalité du
projet de PPRa. « Nous ne contesterons que les éléments inapplicables »
précise-t-il.
«
Nous nous réservons la possibilité d’un recours judiciaire s’il s’avérait que
ce plan, précurseur en France, ne soit finalement, de façon
« punitive », appliqué qu’à la ville de Chamonix et ne concerne pas la
France entière ».
Sont
projetés à l’écran des plans où sont superposées les zones d’avalanches et les
zones d’inondations : très rares sont sur le territoire de la commune les
très petits secteurs épargnés par les deux risques.
Rappelons
qu’une enquête publique se déroulera du 16 février au 27 mars prochains. Il y
aura 24 permanences, dont 6 en mairie d’Argentière. Chaque citoyen pourra
exprimer ses critiques ou suggestions sur l’ensemble du dossier, sur la
réglementation, sur tel ou tel couloir d’avalanche dont il contesterait la
nouvelle emprise.
Ce
n’est qu’à l’issue de cette enquête publique que la décision d’approbation du
PPR avalanches sera prise par le préfet.
La
délibération du conseil se décline en 12 points très détaillés que je m’efforce
de résumer, pour vous éviter une trop longue lecture.
Le
conseil municipal :
-
Prend acte du projet de PPRa mais souligne que la commune disposait déjà du
document sérieusement établi, à l’époque grâce à une large concertation locale,
en 2010. Elle demande une plus grande
stabilité juridique dans les instruments de gestion du territoire.
-
Relève que la démarche de concertation et de dialogue local n’a pas été cette
année menée à bien avec l’ampleur requise.
-
Constate que le projet de PPRa ne contient pas de « Carte des
enjeux » pourtant préconisée par le Guide méthodologique.
-
Constate le décalage entre l’approche trop statique portée par le PPRa et la
réalité de la vie en montagne
-
Constate que ni le Guide méthodologique ni le projet de PPRa ne donnent de définition précise de la
« zone d’aléas exceptionnels », indispensable à la mise en œuvre du
Plan Communal de Sauvegarde.
-
Souhaite que soit développé une démarche qui mette en relation les conditions
nivo-météorologiques, l’accumulation de neige dans les zones de départ, et
l’ampleur des avalanches potentielles afin que soient posées les bases d’une
gestion dynamique de l’aménagement du territoire.
-
Prend acte des évolutions apportées au règlement suite à la phase de
consultation publique, notamment la suppression des mesures visant les
immeubles situés en zone d’aléa maximal vraisemblable, et demande que soient
supprimées les dispositions prévues en ces zones pour les projets nouveaux.
-
Suggère que deux ou trois types de zones bleues soient créées dans les zones
d’occurrence centennale en fonction des pressions pouvant être subies : 3
à 30 KPa, 30 à 50 KPa, 50 à 70 KPa, par
exemple.
-
Regrette que ne soient pas prévus certains assouplissements aux dispositions
règlementaires applicables à des zones sises à l’aval d’ouvrages passifs de
protection présentant toute garantie de fiabilité.
-
Souhaite que soit envisagé un traitement différencié sur le sujet de la
protection des biens, en lien avec les établissements d’assurances.
-
Souligne auprès de l’Etat les conséquences que peuvent revêtir ces
prescriptions du PPRa en matière d’ « accès » de la population
permanente à l’habitat sur le territoire, compte tenu de la rareté du foncier disponible.
-
Demande en conséquence que des amendements soient apportés au projet de PPRa
appelé à être soumis à l’enquête publique et que soit reconsidéré le calendrier
d’approbation de ce plan.
Le
texte de cette demande au préfet est approuvé à l’unanimité par le conseil.
Autre sujet du jour :
la « Dameuse-Ecole » du Savoy, elle tourne !
Dans
ce blog, le 24 décembre dernier, je m’étonnais de l’annonce par la Compagnie du Mont-Blanc d’une nouvelle pratique, acceptée avec
bienveillance par la municipalité de Chamonix, proposant des cours de conduite
sur neige de dameuse, le soir, sur le domaine skiable du Savoy.
Tous
les mercredi à 19h, en période de vacances scolaires, la Compagnie du
Mont-Blanc met une dameuse et son conducteur à disposition des touristes pour
des allers-retours répétés le long de la piste du Savoy, à raison d’une
demi-heure par candidat apprenti. Cette activité polluante (et bruyante),
venant en plus du damage obligatoire du site en fin d’après-midi et le matin, est en contradiction notoire avec le Plan
Climat Energie Territorial de la Communauté de Communes qui a pour objectif de réduire de 20% d’ici 2020 nos émissions de gaz à effet de
serre.
Le
fait que le 11 février, jour de leçon de conduite, la presse ait annoncé un
franchissement du seuil d’information pour la pollution en particules fines dans la
vallée de l’Arve avec 51µg par m3 d’air n’a en rien incité l’opérateur à
annuler sa prestation.
Cette
activité mécanique peut-être considérée comme superflue, élitiste (60 euros la
demi-heure), loin de l’esprit sportif de Chamonix et non nécessaire
à l’activité touristique de la station. Elle est de plus non conforme avec les
préceptes d’une « Ville des Alpes » engagée dans une politique de développement durable et
distinguée par un « Flocon Vert ».
A
noter que les communes des Houches-Saint Gervais hébergent la même organisation au Prarion, les
vendredi après-midi.
Un jeune apprenti aux commandes de la dameuse
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2 commentaires:
Merci pour cet excellent résumé et commentaire de la séance du Conseil consacré auPPR.Que dire de plus à ce stade sinon qu'il convient que la position de fermeté progressive prise par le Conseil Municipale soit suivie d'effet
Jacques Loux
http://www.francetvinfo.fr/france/haute-savoie-la-vallee-de-l-arve-est-la-plus-polluee-de-france_825737.html
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