Avec 2500 signatures, comme les y autorise la loi allemande, les opposants de Garmisch-Partenkirschen aux Jeux Olympiques d’hiver2018 proposés par Munich ont obtenu l'organisation d’un référendum qui se tiendra sur leur commune le 8 mai prochain. Ils souhaitent que les habitants de la station se prononcent sur le bien fondé de la tenue des Jeux qu’ils estiment nuisibles à l’environnement et à l’activité agricole. C’est une belle démonstration de démocratie que nous montrent ainsi nos voisins bavarois.
A l’automne 2010 déjà, je demandais en séance du conseil municipal à Eric Fournier, Maire de Chamonix et président de la communauté de communes, d’organiser une consultation populaire pour interroger les habitants sur leur souhait de voir ou non les Jeux se tenir dans leur vallée. Ma demande a été jugée irrecevable, mais le maire m’a certifié qu’il organiserait néanmoins une « concertation ». Cette « concertation » s’est limitée à une simple « réunion d’information », comme précisé sur la plaquette éditée à cette occasion, qui a eu lieu le 21 décembre 2010, alors que la municipalité avait déjà signé les engagements de la station pour sa participation aux Jeux d’Annecy 2018. Le public a pu prendre la parole.
Pourtant, le 19 août 2000, 17 mois après la catastrophe du tunnel du Mont Blanc, l’ancien maire de Chamonix Michel Charlet avait organisé un référendum sur les communes de Chamonix, Les Houches et Servoz sur le sujet du transit international des poids lourds au tunnel du Mont-Blanc. Bien qu’illégal aux yeux de la loi française, ce référendum s’était néanmoins tenu et avait obtenu 53,28% de participation. 97,23% des électeurs s’étaient prononcés contre la circulation des poids lourds. Ce vote par lequel les électeurs faisaient entendre leur colère avait eu une forte répercussion médiatique.
Eric Fournier aurait pu faire de même à propos des Jeux Olympiques de 2018. Un vote majoritairement défavorable, comme on pourrait s’y attendre, lui fournirait une excellente justification pour dire non à la participation de Chamonix à Annecy 2018.
Plus loin dans le temps, pour les Jeux d’hiver de 1976, le choix s’était porté sur la ville de Denver.
La décision fut démocratiquement soumise en 1972 à un vote des habitants de la ville. Les électeurs, déjà, ont craint les conséquences environnementales et ont désapprouvé le plan de financement. Ils ont donc refusé la candidature. C’est finalement Innsbruck, en catastrophe, qui fut désignée pour organiser les jeux.
Ce fut, dans l’histoire de l’olympisme, le premier cas d’une ville qui a refusé les Jeux olympiques sur son territoire.
Les chamoniards attendent avec une certaine inquiétude le verdict des habitants de Garmisch... Un vote négatif ne laisserait plus que deux candidats en lice...
1 commentaire:
We are devastated to see that the D1506 project, which was defeated in court last february, has now been revived in exactly the same format.
We see also that the Mayor is hoping to get 30 million euros for this project from the JO.
Is this a contempt of court?
When will this madness end?
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