Conseil de surveillance d’Annecy 2018 : la belle unité se fissure

Le 23 décembre, nous nous interrogions dans ces mêmes colonnes : « Y croient-ils encore eux-mêmes ? ». Nous ne pensions pas si bien dire. Après les préoccupations exprimées par le maire d’Annecy Jean Luc Rigaut à Chamonix le 21 décembre, c’est Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes, premier financeur pour les Jeux de 2018 à Annecy-Chamonix, qui désapprouve bruyamment son mécontentement après la désignation  par la ministre des sports Chantal Jouanno de Charles Beigbeder à la présidence du Groupement d’Intérêt Public - Annecy 2018. Procédé inacceptable, cette désignation s’est faite en dehors de toute concertation avec les partenaires, dont lui-même président de région. On peut donc  comprendre sa mauvaise humeur. Ses propos sont repris par la presse : « cette décision m’amène à m’interroger sérieusement sur la poursuite de notre collaboration... On a assisté à une série d’annonces incohérentes (plusieurs noms ont circulé pour la présidence du G.I.P.) ... On est complètement à côté de la plaque. Nous allons tout schuss dans le mur... Il n’y a pas de Magic Man qui pourrait transformer une citrouille en carrosse »...

Il ne prendra pas part à l’élection du président du G.I.P. De même, deux des députés de la Haute-Savoie, mécontents d’avoir été tenus à l’écart de toute décision, boycotteront l’intronisation de Charles Beigbeder le 10 janvier à Annecy.

Le nouveau président est un homme d’affaires, étranger au monde du ski et de la montagne. C’est bien la preuve que ces futurs jeux olympiques d’hiver sont une entreprise financière, un « sport-business », avant d’être une compétition sportive.

Nul doute  que le C.I.O. aura pris bonne note de ces déclarations et de ces prises de position des acteurs politiques majeurs. Le signal envoyé sera inscrit en négatif sur le dossier de la candidature haut-savoyarde.

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