Le 4 décembre, le conseil
municipal a validé le projet de convention qui confie à la Compagnie du Mont
Blanc pour 40 ans la gestion du domaine skiable de Chamonix.
Il a fallu plusieurs
séances de négociations serrées pour parvenir à un accord avec les dirigeants
de la compagnie, leur première offre ayant été jugée inacceptable par les élus
de la commission de délégation de service public.
Fort habilement, le maire
m’a convié fin octobre à un entretien privé pour que je puisse lui exposer
l’avis des membres de ma liste sur les termes
de cette convention. J’ai pu lui exprimer quelques unes de nos
revendications, dont les quatre principales :
- Pas d’extension
du domaine skiable dans le programme d’investissements.
- Respect par la
compagnie de la réglementation communale concernant l’interdiction de panneaux
ou portiques publicitaires sur les domaines skiables.
- Obligation pour
la compagnie de respecter les conventions signées avec la commune pour tous travaux sur pistes et en
particulier pour toute modification des sols, qui ne peut être entreprise sans accord formel avec la mairie (tracé de nouvelles pistes de ski
ou de VTT).
- Soigner le volet
environnemental des sites et préserver le paysage, notamment en été.
Le maire en a pris bonne
note et a intégré nos demandes dans la version finale du texte de la
convention. Nous ayant ainsi donné satisfaction, il a pu obtenir le 4 décembre un
vote à l’unanimité, ce qui était politiquement important pour lui à trois mois
des élections.
Néanmoins, le volet environnemental a été selon nous encore
largement sous évalué dans le texte final, et nous en avons fait part au maire
en séance publique.
De plus, Eric Fournier a
témoigné à notre liste une grande marque de confiance en nous proposant l’un
des trois sièges du Comité de gouvernance auquel siégeront six représentants,
trois de la Compagnie du Mont Blanc dont son président, et trois élus de
Chamonix dont le maire. Avec l'accord de mes colistiers, j’ai accepté ce poste très stratégique pour les 3 mois
de mandat qui restent à exercer, pendant lesquels sera mise en route la
gouvernance, et j’en ai remercié le maire.
Je note à votre intention
les principaux points de la convention, court résumé d’un document de 80 pages
et de ses 28 annexes, pour un total d’environ 2000 pages:
-
Périmètre
La convention concerne les sites
suivants : Brévent-Flégère, Tour-Balme, Grands Montets, Savoy. Montenvers et
Aiguille du Midi en sont exclus.
-
La durée de
40 ans permet une optimisation du programme d’investissements. Pour éviter tout
ralentissement des investissements dans les dix dernières années, le
délégataire s’engage à y consacrer 68 Millions d’euros à partir de 2041 Le montant des investissements sur la
période de 40 ans sera de 542 142 000 d’euros, dont 83 millions
d’euros sur les 10 premières années.
-
Les investissements prévus dans les six premières années sont listés :
·
2014 : Télécabine de Plan Joran (domaine
skiable des Grands Montets)
·
2015 : Espace débutant à Planpraz
(domaine skiable Brévent-Flégère)
·
2016 : Télésiège débrayable de La Parsa
(domaine skiable du Brévent-Flégère)
·
2016 : Espace débutant à Argentière
(domaine skiable des Grands Montets)
·
2017 : Télécabine de Charamillon (domaine
skiable du Tour)
·
2019 : Télésiège débrayable
Tabé/Marmottons (domaine skiable des Grands Montets)
·
2019 : Dispositif d’accès à la Flégère
(domaine skiable Brévent-Flégère)
-
La compagnie
s’engage à aménager, exploiter, entretenir des espaces ludiques à vocation de compétition sur neige, et à
organiser l’animation.
-
Les tarifs
seront calculés en fonction de plusieurs critères :
Qualité de service
Chiffre d’affaire
Réalisation des
investissements
Indices des prix à la
consommation et montant des charges.
L’augmentation automatique des tarifs de 5% par an pendant dix ans a été
refusée par la commune.
-
La qualité de service et les modalités d’exploitation doivent répondre aux exigences très strictes de la
commune.
-
Le contrôle exercé
par la commune sur la gestion de la compagnie du Mont Blanc fait l’objet d’un
chapitre très détaillé.
- Au cours de la
séance du 4 décembre, nous avons beaucoup insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux de la bonne application
de cette convention, ce qui nécessitera de la part de la commune l’intervention
d’un juriste quasiment à plein temps. Nul, parmi les élus, ne peut garder en
mémoire pendant 40 ans les 2000 pages des textes de la convention.
3 commentaires:
félicitations pour avoir accepté de siéger au comité de gouvernance chargé du suivi de l'application de la convention.
Merci d'avoir exposé des revendications primordiales. Le fait que l’augmentation automatique des tarifs de 5% par an pendant dix ans ait été refusée par la commune est une bonne nouvelle. À l'occasion du renouvellement de mon abonnement annuel, j'ai envoyé un mail à la Compagnie du Mont Blanc dont j'ai posté copie sur le présent blog en commentaire à l'article du 21 juillet. J'y déplorais que Le MBU annuel Gens du Pays ait augmenté en deux ans de 8% voire 12,5% si l'on prenait la même date butoir de référence du 30 novembre en prévente. Et cela sans amélioration notoire depuis 2008 ! Je n'ai bien entendu jamais obtenu de réponse de ladite compagnie. Aussi je formule le voeu que votre siège au Comité de gouvernance perdure au delà des 3 mois de mandat qui restent à exercer et qu'il serve de garde-fou face à cette politique méprisante et inique.
félicitations Eric ! ... le retour de la montagne à la nature ... ?
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