A paraitre dans le Bulletin municipal de janvier 2013.
Les forêts
de la vallée, communales ou privées, ont payé un lourd tribu à la tempête du 29
avril 2012. Les conséquences de ce cataclysme sont l’occasion de se poser un certain nombre
de questions sur la gestion de ce patrimoine naturel.
Des milliers
d’arbres sont tombés, certaines zones ont été entièrement rasées, à l’exemple
de la forêt privée du secteur de Blaitière. Celle-ci venait d’être exploitée en
2011 et 2012 dans le cadre d’une
opération novatrice, la première
du genre.
Organisée
par une Coopérative forestière, cette coupe, qui devait être un exemple de
gestion forestière, a subi de plein fouet la tempête, au même titre d'ailleurs
que certains autres secteurs exploités par l'ONF. Les tranchées ouvertes ces
deux dernières années pour l’exploitation ont laissé sans défenses les arbres situés en bordure. Il faut entre 5
et 10 ans après une coupe pour que ces arbres fragilisés se renforcent et
retrouvent une certaine résistance face aux aléas climatiques. La tempête a eu
raison d’eux.
il en
résulte aujourd'hui de vastes zones déboisées dont l’avenir mérite une
réflexion approfondie, de la part de l’ONF, des propriétaires et des élus.
A Blaitière
ou ailleurs, l’évacuation incomplète des bois cassés expose la forêt à une
attaque généralisée du bostryche qui pourra s’étendre aux espaces boisés
environnants. On a déjà connu par le passé des dévastations causées par ce
coléoptère et il aurait fallut cette année s’en protéger efficacement en
évacuant très rapidement les résidus.
Mais l'été
est arrivé et ce travail n'était manifestement plus une priorité.
Il faut dire
que la tâche était immense et les moyens insuffisants. Le bostryche est arrivé,
il a pondu dans les bois morts. Les générations futures se sont envolées de
leurs nurseries pour passer l'hiver sous l'écorce d'autres arbres en attendant patiemment les conditions
favorables du printemps. Souhaitons que l'hiver soit rigoureux (ce qui
n'est pas le cas actuellement) pour que bon nombre de larves meurent durant
leur sommeil ! SINON .......
Même si le
foehn peut s’attaquer à des forêts saines, c’est surtout lorsque les futaies
ne sont pas entretenues régulièrement, ce qui est le cas dans la vallée de Chamonix,
qu’il cause des dégâts.
A l'heure actuelle,
un arbre sur trois est de trop. Il n'y a plus de régénération, donc plus de
relève immédiate lorsqu'un arbre meurt (coupe, accident.....). La forêt
dégradée ne joue plus, ou mal, son rôle
de protection sur certains secteurs avalancheux ou exposés aux chutes de blocs.
Nos forêts monospécifiques d’épicéas souffrent d’une perte de diversité biologique.
Faut-il
replanter ces zones dévastées ou laisser se faire une régénération naturelle ?
L’expérience prouve que les replantations
d’essences moins sensibles au vent (mélèzes, pins, feuillus) n'ont jamais bien
poussé.
Toutes
ces jeunes plants sont, à l'heure actuelle, malmenés par la grande faune qui s’en
régale, et par le ski hors piste dans ces nouvelles trouées, d’où un retard à une
revégétalisation efficace. Des solutions existent mais elles sont coûteuses
(grillages, protection des plants).
Quelle
méthode d’exploitation faut-il envisager à l’avenir ? Le câble, la route
forestière ou l’hélicoptère ? Quelle doit être la fréquence des coupes ? Que faire des bois coupés ? La commercialisation
est-elle rentable ?
Comment
traite-t-on les propriétés privées ? (identification, information,
coopération forestière, etc......).
Un risque
d’avalanches n’est-il pas apparu sur ces zones dénudées très raides, et comment
s’en protéger ?
La commune doit
répondre à ces questions et jouer son rôle dans ces domaines, dans l'intérêt de
tous.
L’ONF
envisage un plan d’action sur 10 ans et voudrait bien discuter du sujet avec les élus. Mais seuls 2 élus sur 23 de la
majorité ont assisté à la commission
municipale « forêt » du 11 octobre 2012, ainsi qu’un élu de l’opposition. Les
présents ont convenu qu'il fallait se revoir en forêt pour parfaire
l’observation et aborder les problèmes concrets.
Mais quand l’ONF a organisé une
réunion sur le terrain le 23 octobre dernier, seul l’élu d’opposition s’est
déplacé... La majorité actuelle se préoccupe-t-elle vraiment de notre forêt?
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