Le 10 février, les échanges autour de la table au sujet
de ce difficile budget 2012 se sont limités à une vive discussion entre le
maire et votre serviteur sur le chapitre des investissements. En effet, les élus
de la majorité restent muets comme des
carpes et approuvent sans contestation aucune
les projets du maire pour notre commune.
En premier lieu, nous avons voté avec la majorité le
budget de fonctionnement de 30 812 000 €, estimant n’avoir pas
suffisamment d’arguments solides pour le contester. Ce budget est raisonnable,
compte tenu du désengagement de l’Etat. Les dépenses de la mairie sont en
réduction de 5 %, la répartition en est équilibrée. Nous avons simplement émis
une réserve sur les dysfonctionnements constatés sur les opérations de
déneigement cet hiver, notamment au niveau des parkings, ce qui a provoqué
l’ire de Jean-Claude Burnet, adjoint aux travaux, qui n’admet pas d’être
critiqué dans son pré carré.
Sur le chapitre des investissements, dont le total
s’élèvera à 9 112 000 euros, nous avons déploré une budgétisation nulle ou tout
à fait insuffisante sur les postes suivants :
-
Villa de la Tournette : cette belle maison
qui contribue à la richesse de notre patrimoine est à l’abandon depuis des
années. Il est exact qu’une somme de 150 000 euros était proposée par les
services pour la réparation du toit. Mais le maire ayant retiré 100 000 €
à l’ensemble du chapitre « bâtiments divers », on ne sait plus quelle
somme restera finalement pour la villa.
-
Il en est de même pour l’Hôtel Couttet, bâtiment
historique qui, faute d’entretien, se dégrade gravement année après année.
Aucune somme n’est inscrite en 2012 pour sa restauration. Même pas 500 € pour
retirer les varosses qui poussent dans les gouttières en aggravant la
détérioration du toit ! Pour ces deux édifices, le maire n’a aucune
réponse d’espoir à nous donner...
-
Par contre, la réhabilitation du parc du Couttet est programmée, c’est une bonne nouvelle, bien que notre crainte soit
qu’une bonne partie des 180 000 € inscrits aille à la réalisation d’un
grand parking pour le casino et la nouvelle résidence MGM.
-
Notre collègue guide Christian Mollier regrette
qu’une fois de plus aucune somme ne soit inscrite pour aménager la sortie de la
Vallée blanche.
-
Une ligne très insignifiante de 150 000 €
est inscrite pour refaire les couches de roulement de notre voirie sévèrement
dégradée sur l’ensemble du réseau communal. Avec 150 000 €, on fait à
peine 1 km de route ! Chamonix gardera donc ses routes secondaires
défoncées.
-
Malgré les promesses électorales, toujours rien
n’est fait pour réaliser des voies cyclables. Une étude a bien été rendue sur
la mobilité douce à la Communauté de communes de
la Vallée de Chamonix, mais à ce jour aucune mesure concrète n’est
encore prise sur la voirie chamoniarde. Peut-être sera-ce pour le prochain
mandat ?
-
41 000 € sont alloués pour la lutte contre
la plante invasive renouée du Japon, seulement pour une toute petite aire
expérimentale à Argentière. Ce n’est pas ce faible engagement qui résoudra le
problème de l’envahissement rapide de la vallée par ce cancer végétal qui
métastase dans les moindres recoins.
-
Aucune somme n’est budgétée pour la
réhabilitation des sentiers piétons de la commune, alors même que le maire
prône la mobilité douce et l’éco-tourisme pour notre vallée.
-
L’aide
globale à la rénovation thermique des maisons de particuliers s’élève à
... 35 000 €, à répartir entre tous les demandeurs! Des centaines de
maison doivent entreprendre ces travaux et le coût de l’isolation est de 150 € le
m². Les chamoniards ne recevront qu’une
bien modeste aide de la commune! Cette
faible participation n’est pas en cohérence avec le Plan Climat Energie
Territorial lancé en fanfare par la
collectivité.
Le maire cherche à me déstabiliser en me mettant au défit
de compenser par des recettes nos demandes non budgétisées.
Je lui réponds avec
précision en énumérant les postes sur lesquels de substantielles économies
peuvent être faites:
-
Ne peut-on pas réduire la forte somme de
100 000 € prévue pour l’aménagement du centre d’hébergement de sécurité du
Tour ?
-
La piste en enrobé au Bois du Bouchet pour le
ski-roue et la mobilité douce au coût de 366 000 € est-elle une dépense
prioritaire et urgente ?
-
Les nouvelles illuminations prévues autour de
l’église et de la Maison de la Montagne pour 340 000 € sont-elles vraiment
nécessaires, en cette période d’économies d’énergie ?
-
Le réaménagement de l’arrêt-bus de la Flégère
pour 100 000 € est-il vraiment justifié ?
-
L’aménagement paysager des parkings au Fond des
Gires pour la somme astronomique de 700 000 € ne pourrait-il pas être revu
à la baisse, avec le choix d’une plus grande simplicité ?
Hormis le centre d’hébergement du Tour, la majorité, à ma
grande surprise, n’a rien trouvé à redire à mes propositions d’économies, comme
si elle les approuvait !
Les six membres de notre liste votent contre le budget
investissements de la commune.
P.S. Villa de la
Tournette : en commission de travaux le 13 février ce sont finalement
100 000 € qui ont été inscrits pour refaire le toit de la villa, première
étape indispensable pour une réhabilitation du bâtiment, sans que l’on sache
encore quelle sera sa destinée.
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