vendredi 27 mai 2011

Le premier adjoint Joël Didillon mis à pied.

Par mail du 24 mai 2011, avant le conseil, le maire Eric Fournier informait les conseillers qu’il avait pris un arrêté pour retirer ses délégations au premier adjoint.
En séance du conseil municipal du 26 mai 2011, il a confirmé cette mesure administrative, en précisant qu’il ne donnerait pas de détails pour motiver sa décision.

Joël Didillon a aussitôt pris la parole. Il reconnait qu’il a été naïf en 2008 en acceptant ce poste de premier adjoint. Il explique que depuis longtemps déjà il a été tenu à l’écart de certaines responsabilités qu’il souhaitait prendre. Il cite d’abord l’Office du Tourisme où, après s’être vu confier la conduite de la réforme de la stratégie au printemps 2008, il n’a plus jamais été convié aux réunions de bureau. Il cite aussi le Plan Climat Energie Territorial, sujet dans lequel il s’était beaucoup investi, mais le budget de ce dossier a été confié à un autre adjoint  et le maire a gardé seul le pouvoir de décision. Il évoque encore les dossiers des  réseaux de la connaissance, du Musée à ciel ouvert, du projet d’Ecotourisme exemplaire d’où il a été éjecté, etc....

Il dénonce les méthodes de management autocratiques du maire.

Il conteste même le bien fondé de la décision de retrait de ses délégations. Il aurait fallu pour la justifier qu’on puisse prouver qu’il a « entravé la bonne marche de l’administration communale », ce qu’il nie. Il dément aussi la déclaration du maire dans la presse comme quoi « il n’a pas réussi à établir avec ses collègues du conseil municipal la relation de confiance nécessaire à l’exercice de ses fonctions ». Plus grave, il révèle ne pas avoir « validé un marché au profit d’un adjoint cotraiteur », sans donner plus de détails sur cette trouble affaire qui jette la suspicion sur l’un des adjoints du maire.

Il annonce ensuite avoir adressé au préfet sa lettre de démission, laquelle a été acceptée.

A propos de l’entrave à la bonne marche de l’administration communale, Eric Fournier lui répond qu’il a relevé à son encontre « 30 à 40 actions »  incompatibles avec son rôle de premier adjoint . Que ne l’a-t-il pas débarqué plus tôt ?
L’élection d’un nouveau premier adjoint ne pourra intervenir que le 3 juin, une fois entérinée la réponse  du préfet.

La mésentente entre le maire et son premier adjoint était un état de fait déjà largement éventé. Joël Didillon envisageait depuis longtemps de démissionner. Il a hésité, différé sa décision, sans doute réticent à l’idée de provoquer un esclandre. Le maire en a profité pour prendre les devants et mettre son adjoint en accusation. Il se prive ainsi d'un collaborateur compétent qui était l'expert en environnement de la municipalité.

La déclaration de Joël Didillon devant le  conseil municipal sur l’autocratie du maire pèse d’un poids certain et entache durablement le mode de gouvernance de celui-ci, déjà contesté dans les rangs de l’opposition.

Précisons que les élus de mon groupe ont été soigneusement tenus écartés de toute cette affaire, et que, contrairement aux affirmations du maire (Dauphiné Libéré du 26.05.11), il n’en n’a pas parlé avec « l’ensemble des élus » mais sans doute seulement avec ceux de la majorité.


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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il est bien dommage et très irresponsable que la vallée se sépare d'un précieux élu compétent en environnement...