jeudi 3 février 2011

Incident au conseil de la communauté de communes entre deux adjoints d’Eric Fournier

Le 2 février, en fin de séance, le premier adjoint de Chamonix Joël Didillon aborde un sujet non inscrit à l’ordre du jour : il s’étonne qu’en ce mois de janvier à l’enneigement très déficitaire on ait réenneigé la piste de fond du Bois du Bouchet grâce à une noria de camions transporteurs de neige, générant ainsi une forte émission de gaz à effet de serre, alors qu’en cette période de beau temps hivernal  prolongé les taux de pollution atteignent le seuil d’alerte dans la vallée de l’Arve.
Joël Didillon souligne qu’à Chamonix plus qu’ailleurs le réchauffement climatique est particulièrement lisible par l’observation de nos glaciers en recul qui devraient nous servir de voyants d’information. Il estime que, de ce fait, la vallée devrait faire preuve d’exemplarité dans ses activités touristiques. Dans le cas présent, il suggère que l’on conseille aux pratiquants du ski de fond de se rendre en train  à Vallorcine, où la piste est en excellent état, ou en bus au Val Ferret italien.
Joël Didillon voudrait que nos collectivités se montrent capables de faire preuve d’anticipation et d’adaptation aux nouvelles conditions climatiques.
L’adjoint aux sports de Chamonix Bernard Ollier n’apprécie pas du tout cette critique des décisions prises dans son pré carré. Sans juger sur le fond – la réplique n’est pas aisée – il s’offusque avec véhémence de ce que le  premier adjoint de Chamonix se permette de faire de telles déclarations en conseil communautaire alors qu’il aurait dû se contenter de les faire en conseil municipal de Chamonix.
Le président de la communauté Eric Fournier ne veut pas désavouer son premier adjoint et botte en touche : il préconise la transversalité dans les prises de décision, sous-entendu un partage des responsabilités entre la commission des sports et celle de l’aménagement du territoire, chargée de l’environnement ? En effet, il n’existe pas à la municipalité de Chamonix de commission « environnement », on peut le déplorer.
Patrick Dole le maire des Houches intervient dans le débat pour souhaiter qu’un point de convergence soit trouvé entre les nécessités économiques d’une vallée vivant du tourisme et les bonnes pratiques environnementales...
Vaste programme, la discussion ne fait que commencer !
Ce débat intervient au moment même où la communauté de communes publie un document traitant de l’élaboration du Plan Climat Energie Territorial. On peut y lire en introduction que les deux objectifs de ce P.C.E.T. sont :
1 – réduire les émissions de gaz à effet de serre.
2 – s’adapter aux effets du réchauffement climatique.
On y  invite les agents des collectivités à apprendre les bonnes habitudes et à s’inscrire à des « ateliers de collectivités exemplaires », de même que l’on propose aux particuliers  de participer à des ateliers sur le thème des transports, des déchets, de l’habitat etc...
L’intervention de  Joël Didillon était dans le droit fil de cette volonté communautaire affichée avec détermination. Elle n’était pas si déplacée que cela, puisque le Plan Climat Energie est de la compétence de la communauté de communes, et qu’il en est le pilote !
On peut conclure en constatant qu’il y a bien eu dans cette affaire discordance et incohérence manifeste entre les vertueux discours  de nos élus responsables  et la mise en pratique sur le terrain par les mêmes élus.
On peut également se poser la question du bilan carbone des futurs putatifs Jeux Olympiques de la vallée qui promet de dépasser tous les niveaux  d’alerte, ne serait-ce que sur le chapitre des transports. Notre P.C.E.T. risque d’être alors bien malmené !
L’écologie est un long chemin semé d’embuches et toujours remis en cause par des contradicteurs sûrs de leur bon droit...

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1 commentaire:

Un Vallorcin a dit…

Tout à fait d'accord avec Mr Joël DIDILLON pour la remarque concernant le ski de fond. Par contre, à VALLORCINE, il y a 50 cm de neige, 5 à 6 km supplémentaires pourraient être tracés (en dessus de l'OT jusqu'au MOLLARD) mais je pense qu'il n'y a pas de volonté municipale pour promouvoir le ski nordique, tout comme les chemins piétons et la piste de luge qui ne sont pas entretenus régulièrement.
L'interco n'a pas pour but de mutualiser les moyens?
Un Vallorcin
qui veut rester anonyme