lundi 30 janvier 2017

Nouvelle chance pour l'inscription du Mont-Blanc au Patrimoine mondial de l'UNESCO?

Le conseil municipal de Chamonix du 26 janvier vote à l'unanimité une motion par laquelle il veut engager la procédure de classement du Massif du Mont-Blanc au patrimoine mondial de l'humanité, naturel ET culturel, de l'UNESCO.


Dans son allocution, le maire passe sous silence les démarches déjà entreprises dans le passé par les associations locales pour obtenir ce classement. Cela lui sera rappelé par Christophe Delaage de la liste d'opposition.
Le maire ne parle pas non plus d'associer la Suisse et l'Italie, comme si sa demande se voulait dans un premier temps être franco-française.

Le Mont Blanc est inscrit sur la Liste indicative de la France pour le Patrimoine mondial depuis le 8 juin 2000. Cette inscription est aujourd'hui très précaire, en voie d'être retirée faute de suivi du dossier et par manque de sollicitation de la base. Il est urgent de la réactiver.

Le 30/01/2008, l'Italie l'a inscrit sur sa Liste indicative en tant que site naturel transfrontalier répondant ainsi à la demande qui lui avait été faite en 2004 au Congrès mondial de la Nature à Bangkok.

Aucun nouveau site à classer ne figure aujourd'hui sur la liste suisse.

Depuis le début des années 2000, les associations de protection de la montagne - proMont-Blanc, Mountain Wilderness, UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et aujourd'hui WWF - militent activement pour une protection internationale du Mont-Blanc et pour son classement au Patrimoine mondial.


Les institutions françaises ont emboîté le pas des associations et soutiennent timidement la démarche.

Le 11 juillet 2006, le maire Michel Charlet organisait en mairie une réunion sur le sujet du Patrimoine mondial avec Patrice de Bellefon, spécialiste français de la question, et une vingtaine de personnalités chamoniardes dont six guides de la Compagnie ainsi que votre serviteur.
En 2011, l'Espace Mont-Blanc dans son plan de gestion soutenait la présentation de la candidature du Mont-Blanc au classement au Patrimoine mondial.

Malgré toutes ces démarches, cette très ancienne affaire a traîné en longueur et n'a jamais abouti. La non inscription du massif sur la liste suisse plombait le dossier. La confédération semblait se contenter du classement du massif de Jungfrau-Aletsch obtenu en 2001.

Donc aujourd’hui Eric Fournier fait table rase du passé et repart à zéro. Il annonce le lancement d'une nouvelle démarche. Effet d'annonce ou réelle volonté politique?
De sa part, c'est une réponse de Chamonix à l'administration d'Etat coupable selon lui d'un faible engagement à défendre notre territoire, notamment en matière d'urbanisme, de logement, de transport.

L'inscription au Patrimoine mondial est un label. Ce n'est pas une bénédiction qui vous tombe du ciel avec toutes sortes d'avantages à la clef. C'est une reconnaissance pour un site unique ayant une valeur universelle exceptionnelle, et ayant déjà bénéficié d'efforts de gestion et de protection. Chamonix en a accompli une bonne part.
L'Etat duquel émane la proposition devra lui aussi apporter la preuve de son engagement à protéger ce site. Ce n'est pas la seule commune de Chamonix qui s'engage, la France elle-même doit entreprendre la demande !

Pourquoi le Mont-Blanc mérite-t-il le classement?
C'est le 3ème site naturel le plus visité au monde avec quelque 6 millions de visiteurs par an.
C'est un territoire naturel d'exception à la renommée historique et internationale.
C'est un terrain d'innovations et d'aventures hors norme qui a vu la naissance de l'alpinisme et où les activités humaines et artistiques participent grandement à l'identité forte du pays.
Mais avec la surfréquentation du site, les aménagements lourds de la Pointe Helbronner et de l'Aiguille du Midi, les poids lourds qui traversent toujours notre vallée et aujourd'hui
la pollution qui altère son air pur, le massif du Mont-Blanc, malgré ses atouts incontestables et exceptionnels, mérite-t-il encore d'entrer au Patrimoine mondial?

Nous soutenons cette nouvelle démarche, elle doit être tentée, cette fois-ci avec l'appui que nous espérons des communes voisines et avec la volonté d'aboutir des associations.
Nous souhaitons que les deux pays voisins adhèrent avec détermination  à ce projet, de façon à ce que ce soit la totalité du massif sur les trois pays qui puisse bénéficier un jour de ce classement.



Vote du budget 2017: augmentation des impôts!
Le conseil est essentiellement consacré au budget 2017.
Ce genre de séance aride où l'on jongle avec les chiffres décourage beaucoup d'élus: 12 sur 29 sont absents ce soir!
Le budget est voté avec un montant d'investissements finalement supérieur à ce qui avait été prévu au Débat d'Orientation Budgétaire: ce sont 9 160 000 euros qui seront inscrits dont
- 1 365 000 pour la conservation de notre patrimoine immobilier et pour l'entretien de notre voirie
- 1 200 000 pour le centre technique municipal de la Vigie
- 1 000 000 pour des nouveaux travaux de voirie (piste cyclable, carrefour Vallot, chemin de St Roch)
- 267 000 pour des travaux de pistes et la dépose du pylône du Col du Midi
- 320 700 pour des acquisitions foncières
- 100 000 pour des travaux de vidéoprotection
- 245 000 pour des travaux en régie

On remarquera qu'aucune somme n'est encore inscrite pour notre Centre culturel, l'arlésienne de Chamonix...

Le conseil décide d'augmenter de 2,5% les taux de fiscalité ce qui représentera 24 euros d'augmentation sur leurs impôts locaux pour les chamoniards.

Les Planards changent de concessionnaire
C'est le chamoniard Julien Patty et son associé annecien Harold Vernon qui reprennent à David Cachat l'exploitation du domaine.