lundi 27 février 2017

Christian Couttet nous a quittés

Christian Couttet nous a quittés ce 20 février à Cannes




Son corps a été rapatrié à Chamonix et inhumé au cimetière le 24.
J'ai fait sa connaissance en 1972. Nous avons travaillé ensemble à un projet de clinique d'altitude dans la plaine des Praz où il œuvrait pour un remembrement général de la zone. Mais la crise pétrolière de 1973 dissuada les investisseurs de s'engager plus avant dans cette aventure, et finalement c'est l'ensemble immobilier de Champraz qui verra le jour à l'emplacement choisi.
Nos liens d'amitié alors créés ont naturellement conduit Christian Couttet à me proposer de figurer sur sa liste aux élections municipales.

Christian était un homme de contact et d'ouverture. Courtois, amical en toutes circonstances. Toujours à l'écoute, attentifs aux autres, qu'ils soient de son bord ou de l'opposition. Et pourtant Dieu sait comme la campagne électorale de 1977 qui l'a vu triompher très largement de Maurice Herzog a été rude.

Nous ne pouvons ici énumérer toutes les réalisations de son mandat. Je ne citerai que les plus emblématiques
Il avait une vraie vision pour Chamonix. Il voulait ralentir l'urbanisme qui avait tendance à exploser après un mandat et demi de Maurice Herzog . Il a divisé par deux les droits à construire de l'ensemble de Chamonix-Sud. Il a réalisé le golf de 18 trous aux Praz, sans y associer l'ensemble immobilier voulu par son prédécesseur. Nous le remercions encore aujourd'hui pour cette lucidité.

Il avait une vraie sensibilité environnementale. Il a créé la première commission municipale de l'environnement dont il m'a fait l'honneur de me confier la présidence. Auparavant, l'écologie était absente des préoccupations de la ville. De nombreuses actions ont été menées pour rendre la vallée plus propre, sans points noirs, sans décharges sauvages, sans publicités. Il était temps de s'en occuper!
Avec le ministre de l'environnement de l'époque, Michel Crépeau, il a négocié l'arrêt des projets de constructions de remontées mécaniques à Carlaveyron et obtenu le classement en réserve naturelle en échange de l'autorisation d'installer la télécabine de Bochard.
Il a aménagé la zone piétonne du centre ville, malgré l'opposition farouche de plusieurs commerçants. Il avait bien compris où était l'intérêt de Chamonix.
Il a mené à bien la construction du paravalanche de la Verte après les avalanches catastrophiques de février 1978.
Il a mené à son terme le premier Plan d'occupation des sols de Chamonix, père de notre actuel P.L.U., qui porte encore sa marque dans sa volonté de préserver des zones inconstructibles.

Je me souviens des argumentations serrées apportées par le benjamin de la liste d'opposition Michel Charlet aux présentations brillantes des comptes de la commune par l'adjoint aux finances Jean Ravanel. Michel Charlet gagna alors dans ces joutes ses galons de futur candidat à la mairie.
En effet, c'est lui qui battra Christian Couttet aux élections de 1983. Il était reproché au maire Couttet de ne pas habiter à Chamonix. Il résidait à Cannes où il avait ses affaires et ne venait dans son chalet des Praz et à la mairie que pour la deuxième moitié de la semaine et le week-end.

Aujourd'hui, 40 ans plus tard, on compte encore sept survivants de la municipalité Couttet:
Pour la majorité, Pierre Gazagnes, Michel Balmat, Jean-Michel Couvert et moi-même.
Tous les autres sont décédés: Joséphine Gruaz, Raoul Lanet, René Landot, Henri Gaillard, René Simond, André Rivo, Gilbert Chappaz, Marcel Blanc, Paul Ravanel (Argentière), Pierre Vezzaro, Jean Ravanel, Fernand Audibert, Christian Couttet.
Pour les membres de la liste Herzog, trois sur cinq sont encore parmi nous: René Bozon, Pierre Perret et Michel Charlet. Geneviève Payot et Jean Raviscioni ne sont plus de ce monde.
Le seul élu du parti communiste, Floréal Dablanc, nous a aussi quittés.
Nous avons une pensée pour tous ces collègues qui ont œuvré avec nous aux destinées de notre commune.

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