samedi 10 août 2013

Refuge du Goûter : la vérité selon Jean Marc Peillex, maire de Saint Gervais

Voici la retranscription des propos de  Jean Marc Peillex, Maire de Saint Gervais, tenus le 9 août 2013, au salon du livre de Passy, lors de table ronde « Les grands travaux dans la montagne ».  On connait le langage peu diplomatique du personnage et son sens de la provocation, mais on n’imagine pas que le maire de la commune puisse divulguer des contre-vérités en conférence publique.

 « Ce refuge ne fonctionne pas.
La station d’épuration est en panne.
Les toilettes sont fermées.
Le fondoir à neige ne fonctionne pas.
Début août : il y a une panne d’eau. Il faut plusieurs rotations d’hélicoptère pour monter des citernes d’eau (Coût ? Pollution ++).
La régulation thermique ne fonctionne pas : il fait + 30° à l’intérieur, c’est insupportable.
De la glace se forme sous le refuge, dans un espace qui devait rester sec.
En 2012 il a failli exploser, le circuit d’eau chaude des panneaux solaires était en surpression. Les gardiens ont du fuir.
On chiffre à plus de 1000 les rotations d’hélicoptères nécessaires à son installation.

Ce refuge est le résultat du travail de professeurs Tournesol incompétents et vaniteux qui n’avaient qu’un seul but : faire briller leur ego. 
On ne lance pas des expérimentations à 3800 m d’altitude. La moindre erreur coûte des fortunes.
Le refuge devait avoir zéro consommation d’énergie. On en est très, très loin. Il est le plus gros émetteur de pollution de toutes les Alpes.

Ce refuge a fait l’objet d’une telle publicité dans les médias qu’il est devenu par lui-même l’objet d’une visite, un but de randonnée, ce qui aggrave encore la surfréquentation.

Il ne faut surtout pas démolir l’ancien refuge, qui doit servir de complément d’hébergement et  de refuge de substitution.
Cette démolition était une contrepartie exigée lors de l’autorisation de construction du nouveau refuge. Elle va encore nécessiter des dizaines de rotations supplémentaires d’hélicoptères.

C’est bien moi qui ai délivré le permis de construire, mais seulement après la signature du ministre, je n’avais pas le choix ».

Beaucoup d’articles dithyrambiques ont été écrits sur ce nouveau refuge. Voilà un nouveau son de cloche qui nous plonge dans la perplexité.


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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Le maire de St Gervais est un maire courageux, qui n'a pas la langue de bois, ses interventions sont justes! Enfin ce n'est pas le cas de beaucoup d'élus qui préférent ne pas se mouiller. J'ai suivi depuis le debut le feuilleton refuge du gouter, le maire de St Gervais a toujours été clair, avisé, réaliste, je ne vois pas ce que l'on peut lui reprocher. Personnellement je le félicite.
E.ROUSSAT, résidant chamonix

Pascal a dit…

Les bras m en tombent !!

Michel Franco a dit…

Tissus d'intolérance. Pamphlet politicien.
Ce refuge n' a pas connu de neuvage, ou période d'essais. Pour les navires, on réalise toujours une campagne d'essais à la mer et de mise au point avant de les mettre en service.
Au Gouter, qui, quand pour cette mise en service.
Ou est le programme de formation des gardiens aux techniques solaires, responsabilité évidente du maitre d'ouvrage.
Aucune compagnie aérienne ne confie un avion a un steward.
Il va falloir plusieurs années pour faire fonctionner correctement le système de chauffage solaire, qui a été réalisé sans données météorologiques fiable, car inexistantes avant sa construction.
Ce refuge manque cruellement de fonds. Le maitre d'ouvrage a toujours tiré les budgets vers le bas . Les collaborations possibles, au meilleur niveau - je pense ici à l'Ines en particulier - n'ont pas été utilisées comme elles auraient du l'être.

La structure actuelle est une formidable base pour le futur des refuges d'altitude.

J'ai bon espoir que ce refuge trouve un jour son régime de croisière, avec l'aide ou non du "courageux"(sic) M. Peillex, qui doit comprendre que l'on ne fait pas d'essais en vraie grandeur pour un objet unique. Il est beaucoup moins couteux d'améliorer au fur et à mesure. Ce qui sera fait.

NB: les 3550 rotations d'une société d'hélicoptère ont consommé autant de fuel que 2 journées de camions au tunnel... moins qu'une journée de chauffage dans la vallée en novembre, relativisons et révisons nos chaudières, supprimons nos cheminées ouvertes... Brulons du vrai bois SEC, etc...

Michel Franco.

Blog d'Eric Lasserre a dit…

J’ai quelques renseignements complémentaires au sujet du refuge:
Un ami guide y a dormi le 10 août au soir.
Voici ce qu’il me raconte:
Une odeur prégnante de WC (pour être poli) entoure le refuge dès qu’on s’en approche.
Les toilettes ne sont pas fonctionnelles: pas d’eau dans les urinoirs. Quelques écoulements d’eau douteuse rougeâtre dans les toilettes.
Pas d’eau aux robinets.
L’hélico de Pascal Brun monte de l’eau tous les jours!
Le fondoir à neige ne peut pas fonctionner: il est au nord du refuge, à l’ombre, grave erreur des architectes!
(Les architectes ont une version différente: en août il n’y a plus de neige derrière le refuge, il faut monter sur l’arête pour faire tomber la neige: gros problème de main d’oeuvre.)
Pour éviter le claquement des portes, on a installé des ressorts, mais ceux-ci grincent toute la nuit!
Question de gros sous, il n’y a pas eu de période d’essai. Les bactéries de la station d’épuration n’ont pas eu le temps de se développer.
Les réglages de la climatisation ne sont pas faits.
Par comparaison, les nouveaux refuges de Gonella et du Mont Rose ont un fonctionnement parfait.
Fréquentation : en plus des 120 clients, il y a 250 « passages » par jour, donc une énorme consommation d’eau.
Il semble donc que Jean Marc Peillex ne triche pas avec la vérité.
E.L.


Anonyme a dit…

Par comparaison, les nouveaux refuges de Gonella et du Mont Rose ont un fonctionnement parfait.
Gonella je ne sais pas mais si j'en crois un article du Novelliste de 2010 (http://www.illustre.ch/mont-rose-cabane-cervin_53471_.html), le refuge du Mont Rose avait tout un tas de problème sensiblement identiques au nouveau refuge du Gouter : problème d'odeurs, d'eaux usées, de consommation d'eau (d'où de très nombreuses rotations).
Et d'autres spécifiques à l'approche "Hôtellerie" (trop de "touristes" et pas assez de place pour les alpinistes)

Déjà que quand on construit une maison simple en plaine avec des solutions éprouvées, on a souvent pas mal de surprises... pas étonnant que le nouveau refuge rencontre tout un tas de problèmes vu sa situation et les nombreuses solutions inédites adoptées.